1876_I - page 361

CONTRÉE DU MEDOC
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» brisent, la mer étant presque toujours agitée. » Ces faits,
qui ne sont malheureusement que trop vrais, sont très-pro­
pres à nous donner quelque idée du triste état où sont rédui­
tes les côtes du Médoc, et généralement toutes celles qui
sont placées dans l’étendue de ce Diocese.
L’historien de la Rochelle prétend que
les sables couvraient
déjà les côtes de l’Océan du temps d ’A usonne,
et il se croit fondé
à l’inférer de ces vers de ce Poëte à son ami Théon :
Quid gens extremis positns télluris in oris,
Cuttor arenarum Vates ?
Indépendamment que tout ce qu’on a établi jusqu’ici,
dépose que les côtes du Médoc étoient, du temps d’Ausonne,
dans un état bien différent de celui où elles sont à présent,
on ne peut inférer de ces vers rien d’approchant à leur état
actuel. Théon cultivoit, à la vérité, des fonds qui, à propre­
ment parler, n’étoient que des sables; mais, quelque sablon­
neux qu’ils fussent, ils étoient susceptibles de culture ; au lieu
que les dunes qui bordent nos côtes, sont arides et entière­
ment incapables de production. Les terres qu’on cultivoit du
temps d’Ausonne, s’étendoient jusques sur le rivage de la
mer,
cui littu s a ra n d um ;
au lieu qu’actuellement elles en sont
distantes de plus d’une lieue, et de deux en plusieurs endroits,
soit par l’espace qu’occupent les dunes, soit par celui des
étangs dont elles occasionnent la formation.
On peut ajouter au triste état où est réduite la côte du
Médoc, la perte d’une étendue immense de son terrein que
la 111er lui a enlevée, et qu’elle lui enleve tous les jours.
L’espace qui existe entre cette côte et la tour de Cordouan,
peut être placé dans cette catégorie. Cet espace appartenoit
anciennement à la terre ferme, quoiqu’il soit maintenant cou­
vert par les eaux de la mer.
N oviom agus,
Ville que Ptolomée attribue aux Bituriges Vi-
visques, qui étoit placée sur la côte du Médoc, est egalement
1...,351,352,353,354,355,356,357,358,359,360 362,363,364,365,366,367,368,369,370,371,...484
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