VARIÉTÉS BORDELOISES
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Roi à cause de son mérite, et qui étoit un de ses Ministres.
On comprend aisément que sa maladie fut longue; un
homme dont les os des jambes sont disloqués et brisés jus
qu’à la moële, ne guérit pas sitôt; il revint néanmoins en
santé, et ce fut à l’habileté des Chirurgiens, ainsi que l’ob
serve Mathieu Paris, qu’il fut redevable de sa parfaite gué
rison. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’art de la Chirurgie a
été exercé avec célébrité dans Bordeaux; le plus grand
Ministre que la France ait produit, le
C a rd in a l de. Richelieu,
prêt à expirer dans cette Ville, où il étoit arrivé avec toute
la Cour, fut rendu, pour ainsi dire, sur le champ à la vie
par l’habileté de
Jean M in g elo u sa u lx,
célébré Chirurgien de
Bordeaux (1).
L’accident arrivé à
Jean M ansel
fit cesser le siege, au moins
Mathieu Paris observe-t-il que les troupes qui l’assiégeoient
ne s’en rendirent point maîtresses. Quelle apparence, en effet,
qu’un Monastère et une Eglise eussent pu résister aux efforts
des troupes du Roi, dès-lors qu’elles s’étoient emparées du
château même de Veyrines, qui étoit bien plus en état de
leur résister? Au reste, quelque fortifié qu’ait été autrefois
(1) On trouve le fait suivant consigné dans la
Grande Chirurgie
de
Me Guy de Chauliac, traduite en François et enrichie de plusieurs remarques
par M. Simon Mingelousaulx, Médecin Juré de la Ville de Bordeaux,
imprimée en 1672 dans cette même Ville, chezJacques Mongiron Millanges,
Pierre du Cocq et Simon Boé.
(Traité VI de la Pierre,
p. 723.)
« Défunt mon pere, Jean de Mingelousaulx, Maître Chirurgien Juré de
» la Ville de Bordeaux, au lieu d’algalie, se servoit de bougies canulées,
» qu’il poussoit si habilement dans la vessie, que le malade n’eu ressen-
» toit aucune douleur, ou elle étoit très-petite et ne pouvoit pas être
» blessé ni écorché dans le canal de la verge, ni dans le col, ni dans sa
» capacité.
» Il fut assez heureux pour rendre un service très-considérable à toute
» la France par le moyen de ces bougies, en la personne de Monseigneur
» l’Eminentissime Cardinal de Richelieu, lequel, en l’an 1632, au mois de
» Novembre, revenant d’assoupir les troubles du Languedoc, et passant
