SEIGNEURIE DE LA MARQUE
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anciennement de Paroisse dans le Médoc, dont le territoire
étoit baigné par la riviere de Gironde, depuis Castillon jusqu’à
la Marque, où il n’y eût quelque lieu de défense; quoique
ces anciennes fortifications aient été démolies, il n’en est pas
moins certain qu’elleç ont existé. Il ne serait pas même diffi
cile de rapporter des preuves de leur ancienne existence;
mais, sans entrer ici dans ce détail, dans combien d’occasions
n’a-t-on pas été obligé d’envoyer dans le Médoc, soit des
troupes Garde-côtes, soit des troupes réglées? Qu’on juge
par là, combien la contrée du Médoc a été exposée dans
des temps où des Nations barbares n’étoient occupées que de
ravages et de déprédations. L’Etat fait maintenant ce que
chaque Seigneur particulier étoit tenu de faire pour se mettre
à couvert, lui et ses tenanciers, des incursions auxquelles ils
étoient exposés dans ces temps reculés.
La Seigneurie de la Marque appartenoit, vers le commen
cement du quatorzième siecle, au Seigneur de Castillon en
Médoc, puisque, dans un titre de l’an 1325,
M a rg u e rite de
G ironde
est qualifiée Dame de Castillon et de la Marque, et
mere de Pons de Castillon. Les rôles Gascons, des années
1414 et 1415 (t. I, p. 198), font foi que cette Seigneurie étoit
encore pour lors dans la même maison : «
D e Ju stitiâ faciendâ,
» y est-il dit,
p ro Pontio Dom ino de Castelhon, quod homines fa -
»
ciant vig iliam et a lia deveria in fr a castrum su um vocatum ,
le
» castel de la Marque,
et dom in ium ejusdem.
»
Suivant ces mêmes rôles
( Ib id .,
p. 211), le
château de la
M a r q u e ,
et quelques autres Seigneuries qui appartenoient à la
maison de Castillon, étoient, vers l’an 1430, sous la main
du Roi d’Angleterre, et la garde en fut confiée au Duc de
Glocester. Il paraît néanmoins, par ce qu’on vient de rapporter,
que ces Seigneuries appartenoient en toute propriété au Sei
gneur Pons de Castillon, comment se pouvoit-il qu’il en fût
dépouillé ? Sans doute que ce Seigneur avoit passé au service
du Roi de France, et s’étoit fait François, pour se servir du
