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VARIÉTÉS BORDELOISES
roît en présence de celui qui, par sa puissance infinie, a tout
tiré du néant.
La
fon ta in e D ivone,
si célébrée par le Poëte Ausonne, n’existe
plus que dans ses Ecrits (1). Les éloges qu’il en a faits ne
laissent aux habitans de Bordeaux que des regrets d’être privés
d’une source aussi précieuse que nécessaire. Les malheurs des
temps, les ravages et les désolations dont cette Ville a été
affligée par les irruptions des Barbares, ont fait absolument
disparaître cette célébré et ancienne fontaine, qui étoit cons­
truite en marbre, et dont les eaux couloient par douze diffé-
rens canaux.
Les habitans de Bordeaux ont été réduits, pendant un grand
nombre de siècles, à se contenter d’eau qu’on puisoit dans
les puits, qui étoient anciennement en bien plus grand nombre
qu’ils ne le sont à présent. Il est fait mention, à la vérité, dans
l’inscription Latine, qui est gravée au bas du
clocher de Pey
B erland
(2), d’une ancienne fontaine située auprès de cet
édifice ; mais de quelle ressource pouvoit-elle être, étant placée
(1)
Quid memorempario contectum marmoreJontem
Euripi fervere freto ? Quanta unda profudi !
Qaantus in amne tumor ! Quanto ruit agminepraceps
Margine contenti bissena per ostia cursus,
Innumeros populi non unquam exhaustus ad usus.
Salve, fons ignoteortu, sacer, aime, perennis,
Vitree, glauce, profunde, sonore, illimis, opace.
Salve urbis Genius, medicopotabilis haustu,
Divona,
Celtarum lingud fons addite divis.
(Ausonii claræ Urbes.)
(2)
Bis quadram quicumque oculis turrim aspicis aquis,
Mille quadringentis quadraginta labentibus annis
Felicibus captam auspiciis nonasque secundo
Octobris. Tantum certo scito esseprofundam,
Fons propè prosiliens, quantum tenet ;
huic quoque primus
Subjecit lapidem Petrus Arcbiprastil in urbe
Burdigala, eujus plebs collatetur in avum.
1...,436,437,438,439,440,441,442,443,444,445 447,448,449,450,451,452,453,454,455,456,...484
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