saint-Vincent
d e
mérignac
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couchant au levant. Ces sources seroient plus que suffisantes
pour fournir toute l’eau nécessaire à l’usage des habitans de
Bordeaux. Il est fâcheux que les embellissemens de cette
Ville, dont on a été occupé jusqu’ici, et qui rendent cette
Capitale de la Guienne la plus belle Ville de la France, après
Paris, aient distrait les esprits sur un besoin qui est de pre
miere nécessité. Ce n’est pas, qu’à proprement parler, on y
manque d’eau ; mais l’abondance de cet élément nécessaire à
tant d’usages, n’y est pas établie d’une maniéré aussi solide
qu’il serait à désirer.
En 1521, les Maire et Jurats de Bordeaux passèrent une
police avec
Josse C ornilhot,
Fontainier de la Ville de Rouen.
Celui-ci s’engagea de construire trois fontaines; l’une à la
place de Saint-André, une seconde au Marché, et une troi
sième à la place de Lombriere ou du Palais. Il devoit, pour
cet effet, conduire l’eau de la
fontaine de B ra cket,
située dans
Mérignac, dans celle de
M a u ria n .
Il se proposoit ensuite de
joindre les eaux de ces deux fontaines avec celle du
M ir a it,
située à leur levant, et de fournir par ce moyen l’eau néces
saire pour les trois fontaines qu’il devoit construire dans Bor
deaux. Ce projet n’eut point son exécution; sans doute qu’on
y rencontra des obstacles insurmontables. 11faut observer que
dans ce temps les marais qui sont au couchant de cette Ville
n’étoient pas desséchés, comme ils le sont à présent.
Bordeaux, dans le principe, n’avoit qu’une fontaine; mais
dont la source étoit si abondante, que, malgré les besoins
multipliés de son peuple, elle suffisoit à tous, et ne tarissoit
jamais. Ses eaux étoient aussi pures et limpides que salutaires
et abondantes. Les anciens
B ituriges V ivisques
en étoient si
émerveillés, qu’ils regardoient cette fontaine comme le génie
tutélaire de leur Ville, et qu’ils l’avoienr en quelque sorte
placée au rang de leurs Dieux, ainsi qu’il résulte du nom de
D ivon e,
qu’ils lui avoient donné; mais les hommes ont eu
beau mettre la créature au niveau de la Divinité, tout dispa-
