SAINT-CLÉMENT D’AYGUES-MORTES
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forêts; si le lieu étoit élevé, ou bas et enfoncé, ou s’il pré-
sentoit quelque chose de particulier ou de remarquable : on
comprend très-bien que ce fut cette premiere impression, que
reçurent les premiers Habitans à l’aspect des lieux, qui en
dut occasionner la dénomination primitive.
Ce seroit se méprendre que de s’imaginer que les premiers
Habitans de ce pays se seraient plu à inventer des noms
barbares, pour désigner la différence des lieux qu’ils habi-
toient. Chaque dénomination avoit sa signification dans le
langage qu’ils parloient. Ce langage ne nous est plus connu,
et c’est ce qui nous porte à regarder comme barbares des
noms dont la signification nous est devenue absolument
étrangère. Cessons de les regarder comme tels, ou plutôt
confessons notre ignorance, et souvenons-nous que ce sont
des restes subsistans de l’ancien langage de ceux qui ont
habité ce pays.
Si, au lieu d’en chercher les vestiges dans les langues des
Hébreux, des Samaritains, des Grecs, des Arabes et autres
Nations absolument étrangères aux anciens Celtes, on les
cherchoit (ces vestiges de cet ancien langage) dans les déno
minations primitives des lieux, qui sont parvenues jusqu’à
nous, peut-être y découvriroit-on des restes de l’ancien lan
gage Celtique; mais il faudrait pour cela connoître bien les
lieux qui portent ou qui ont porté la même dénomination ;
examiner et comparer ce qu’ils peuvent avoir de commun,
et ce qui, par conséquent, peut l’avoir occasionnée; et c’est
à quoi contribuerait, pour beaucoup, une exacte description
de chaque Diocese.
Si la Paroisse d’Avgues-Mortes est effectivement située
dans un terrein bas et propre à recevoir les eaux (car ces
mots
Aygués-Mortes
signifient un lieu où les eaux sont
stagnantes, à défaut d’écoulement qu’elles devraient avoir),
ce ne seroit pas en vain qu’on lui aurait donné, dans le prin
cipe, le nom de
Coma,
dont l’interprétation se retrouverait
