1876_III - page 56

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VARIÉTÉS BORDELOISES
sortes d’enterremens ne se faisoient même que d’une ma­
niéré en quelque sorte clandestine. Ceux qui en étoient
chargés étoient appellés
Vespilloncs,
mot employé chez les
Romains pour signifier ceux qui portoient en terre pendant
la nuit les défunts qui ne laissoient pas de quoi se faire ense­
velir honorablement. Dès-lors ces monticules ont dû être
affectées au petit nombre de gens plus aisés qui étoient dans
le cas de pouvoir en faire la dépense.
En second lieu, on ne s’imaginera pas sans doute que la
population fût autrefois, dans ce pays, aussi considerable
qu’elle l’est à présent. Ce pays étoit couvert de forêts. Il y en
avoit une très-étendue dans la contrée du Médoc. Le Bouscat,
quartier aujourd’hui très-peuplé, situé aux portes de Bordeaux,
étoit, il y a six cens ans, couvert de bois, si on s’en rapporte
à la
Chronique de Delurhe,
sur l’an 1180; il existoit egalement
une forêt au midi, et à peu de distance de cette Ville. La
Seauve-majeure,
Silva major,
dans l’Entre-deux-Mers, etoit la
plus grande de toutes celles qui y existoient; combien d autres
forêts, dont on ne fait point ici mention, seraient la preuve
incontestable du petit nombre des anciens habitans de ce
canton ?
Il est facile enfin de concevoir qu’une grande partie de ces
monticules a dû successivement être applanie, ou par les in­
jures et le laps du temps, ou par les défrichemens des champs
où il en existoit. Ce n’est donc pas une raison de nier la
destination de ces monticules, pour cela seul qu’elles ne sont
pas aussi multipliées qu’on s’imaginerait qu elles devraient
l’être.
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