NOTRE-DAME DE MARTIGNAS
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assez propre pour la vigne, et que la blanche y réussiroit et
produiroit du bon vin; néanmoins il y en a si peu, que cette
récolte n’y est d’aucune sensation. On y éleve assez de bêtes
à laine, on y voit aussi des appiers qui produisent du miel et
de la cire : il y croît du bois de chauffage, que les habitans
apportent à Bordeaux le Mercredi et le Samedi de chaque
semaine; et c’est par la voie des Bouviers qui se tiennent
dans la
rue Pont-Long, fa u x b o u rg S a in t-S e u rin ,
lorsqu’ils vien
nent à Bordeaux, qu’on peut faire parvenir les lettres à
Martignas.
La jale de Martignas, qui prend sa source au-dessus de
Berganton, Paroisse de Saint-Jean d’Hilhac, traverse celle de
Martignas du midi au nord, jusqu’au lieu appellé
le pa s de les
Doues,
d’où elle coule ensuite dans le territoire de la Paroisse
de Saint-Médard, et s’y décharge dans la grande jale. Ce
ruisseau n’est pour ainsi dire rien pendant l’été, mais il s’en
fle si extraordinairement dans le temps des pluies abondantes,
qu’il seroit risqueux de le traverser à gué dans pareilles cir
constances. Il y a trois moulins établis sur ce ruisseau; un,
qui est très-ancien, situé au levant et auprès de l’Eglise; les
deux autres construits depuis peu d’années, au nord et
au-dessous du Bourg de Martignas.
Le territoire de cette Paroisse est en plaine; s’il y existe
des élévations, elles ne paraissent telles que relativement à
des endroits bas et enfoncés, il n’y a guere que le quart de
ce territoire en culture, le reste est en lande ou en pacage.
Il y existe quelques prairies, et un terrain très-considérable
pour en former, si les habitans étoient en état d’en faire
la dépense. Il y a de très-bonnes eaux dans Martignas,
entr’autres, celles d’une
fo n ta in e appellée Hondeyron,
qui en
fournit, sans jamais diminuer ni tarir, une quantité très-con
sidérable, et qui seroit suffisante pour abreuver une Ville
entière. Il y a d’ailleurs plusieurs fontaines ferrugineuses et
minérales.