VARIÉTÉS BORDELOISES
et dont on pourroit tirer parti en y formant des prairies.
Deux chemins traversent cette Paroisse; l’un, qui venant de
Bordeaux conduit au Temple, au Porge et à Lege, et qui
pour cette raison est appellé le chemin
Legès ;
et l’autre,
qui, traversant le Bourg du nord au midi, conduit à
Lenton,
et autres Paroisses placées dans le voisinage du Bassin d’Ar-
cachon. Les habitans de Martignas ne sont occupés que de
la culture de leurs fonds, et de la garde de leurs troupeaux.
Ils sont au nombre de cinquante feux ou familles. M. le
Bailly de Fleury, qui étoit Commandeur du Temple, obtint
de l’autorité Royale (il y a plus de vingt ans), des Lettres-
Patentes duement enrégistrées au Parlement, pour l’établisse
ment de quatre foires dans l’année, qui se tiennent àMartignas
le 6 Mai, 16 Juin, le 8 Août et 16 Septembre, et auxquelles
on amene des bêtes à cornes de différentes contrées, même
de la Saintonge et du Bazadois. Il existe dans Martignas une
espece d’élévation, appellée
le Poujeau de T a lbo t;
il y a appa
rence qu’on avoit établi en ce lieu quelque corps de garde,
lors de la descente de ce Général Anglois. On retrouve dans
cet endroit des restes d’une ancienne tuilerie ou poterie. Il y
a d’ailleurs, dans l’étendue du territoire de Martignas, une
espece de petit lac ou étang, appellé la Lagune douce. Il ne
tarit pas, même dans les plus fortes chaleurs de l’année. Les
habitans entretiennent sur la jale deux ponts en bois pour
pouvoir la traverser pendant des temps d’inondation, mais ils
ne servent que pour les personnes à pied; et pour ce qui est
des charrettes et des personnes à cheval, ils ne sont pas assez
solides pour pouvoir en supporter le passage; les gens de la
côte en particulier seraient intéressés à ce qu’on y construisît
un pont en pierre, pour pouvoir porter en tout temps leur
poisson et autres denrées à Bordeaux.
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