ESTEY ET PORT DE MAPPON
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la riviere, et qui par ce moyen est sujet au flux et reflux
auxquels celle-ci est assujettie. C’est la définition qu’en donne
Ducange.
E ste rium ,
dit ce Savant,
canalis quo in tra t œstus
m aris.
L’estey de Mappon reçoit d’abord les eaux qui viennent
des
m oulins de G ohat,
qu’il conduit au travers du marais de
Verteuil jusques au
pont de la C alupeyre,
pratiqué dans la
levée de S a in t-C o rb ia n .
Il passe ensuite entre les Paroisses de
Saint-Estephe et de Saint-Seurin de Cadourne, et se divise en
deux branches, dont l’une s’appelle
YEstey D im ,
et l’autre
YEstey de M appon.
C’est sur cette branche qu’existoit anciennement un port
d'autant plus fréquenté, qu’il n’existoit pas autrefois sur la
côte du Bas-Médoc, autant de ports qu’à présent, et auxquels
le dessèchement de divers marais ont donné naissance. On
prétend, d’après une ancienne tradition, que c’est la fréquen
tation de ce port qui a occasionné la construction de l’Eglise
de Saint-Seurin de Cadourne; et ce dans la vue de faciliter
à ceux qui dévoient s’embarquer à ce port l’assistance à la
sainte Messe. On assure que cette tradition subsiste dans la
Paroisse de Cadourne. On ne seroit pas surpris que la piété
des Fideles les eût déterminés à une pareille dépense ; on se
rappelle d’avoir vu un titre, par lequel un Seigneur de la
maison de Mons fonda dans l’Eglise de Saint-Michel de Bor
deaux une Messe à perpétuité, pour être célébrée tous les
jours à quatre heures du matin, afin que ceux qui dévoient
s’embarquer pussent l’entendre. On sait que l’Eglise de
Saint-Michel est très-voisine du port où l’on s’embarque pour
remonter la Garonne. Cette fondation fut faite par Messire
Guillaume de Mons, Président en la premiere Chambre des
Enquêtes au Parlement de Bordeaux, vers la fin du seizième
siecle.
