1876_I - page 232

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VARIÉTÉS BORDELOISES
que les Seigneurs s’y fissent la guerre entr’eux, au grand
préjudice de la tranquillité des peuples; il ne faut donc pas
être surpris si les Loix de la guerre, qui autorisent le plus fort
à s’emparer des châteaux et des forteresses qui sont à sa bien­
séance, formoient le droit commun de ce même pays.
Pour qu’on ne doute pas que les Seigneurs du Pays Borde-
lois ne se fissent anciennement la guerre entr’eux, il suffit
d’insérer ici l’extrait d’une enquête de l’an 1236, dressée
par des Commissaires envoyés par Henri III, Roi d’Angle­
terre, en conséquence des représentations du Clergé séculier
et régulier du Pays Bordelois. Entre les différens griefs qu’on
faisait valoir contre Henri de Trepeville, Sénéchal de Gasco­
gne, celui de permettre ces sortes de guerres en étoit un (1).
Il paraît même que pendant l’absence de ce Sénéchal, l’Ar­
chevêque de Bordeaux empêcha les Seigneurs de Blanquefort
et de Lesparre de se faire la guerre.
Pour achever ce qui concerne la Seigneurie du Breuil, on
observera qu
’A rn a u d d ’E spagne, Chevalier,
qui avoit épousé la
Dame Douce d’Aspremont, est qualifié dans un titre latin du
4 Avril 1256,
D om inus de B rolio,
c’est-à-dire Seigneur du1
(1)
Item dat licentiam unimovetidi guerram contrà aliutn et confaderat, etper
juramentum se coïligat ad juvandam partem imam contrà aliam ad faciendam
guerram Dominus Archiepiscopus multos guerratores compelleret in istd terrd, ad
pacemjurandam, servandam et sequendam sicut fecit multociès in Petracorensi
Diocesi, in qud libenter hoc susiinet Princeps terra, et sicut fecit in terra istd,
absente Domino Henrico, inter Dominum Arnaldum de Blancafort et Dominum
de Spared ; sed idem Dominus Henricus, cùmprasens est, se opponit dicens, quad
non sustinebit quod Dominus Archiepiscopus vel ejus communia veniant adper-
dendum Milites Domini Regis, vel terras eorurii; undè aliquando propter hoc
aliquos de communiis Domini Archiepiscopi interfecit, et alios in castrum de
Blanhac captivas reduxit, et ita impedit officium ejus, quod est, ab antiquâ con-
suetudine et ex speciali Mandato Sedis Apostolica, facere, jurare pacem et servari
et sequi; quod quidem utilissimum esset Domino Régi et loti terra, nisi idem
Senescallus impediret, et credimus, quod si voluisset fideliter jurare ipsam, sicut
impedivit, non essent mota aliqua guerra in terrd istd.
(Enquête de 1236.)
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