SAINT-ESTEPHE
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c’est un terroir de graves, qui pour cette raison est presque
tout complanté en vignes, et qui produit des vins de très-
bonne qualité. Les bords de la riviere, qui consistent en une
lisiere de très-peu de largeur, sont un terrein de palu. Les
vins sont la principale denrée de cette Paroisse ; on n’y
recueille qu’une très-petite quantité de foins et de grains.
Cette Paroisse est à la distance de trois lieues de Lesparre
et de dix de Bordeaux. On y fait parvenir les lettres en les
adressant par la grande Poste à Lesparre, ou en profitant des
commodités qui se présentent. Le territoire de Saint-Estephe
a une lieue d’étendue du nord au midi ; il n’a qu’un peu plus
de demi-lieue du levant au couchant. Le Village le plus
éloigné est à trois quarts de lieue de distance de l’Eglise, qui
ne se trouve pas placée dans le centre de la Paroisse, mais
qui est placée vers l’extrémité septentrionale. Le chemin
royal de Bordeaux à Soulac traverse la Paroisse du midi au
nord. La principale occupation des habitans de Saint-Estephe
est la culture des vignes.
Cette Paroisse étant située sur la rive gauche de la Gironde,
a un port qui lui est propre ; il est placé auprès du local où
étoit construite l’Eglise de Notre-Dame Entre-deux-Arcs, il
est peu éloigné du Bourg. On embarque en tout temps les
denrées, au moyen du chenal, dans lequel les barques entrent
pour les recevoir. Il existe, outre cela, un autre port vers
l’extrémité méridionale de cette Paroisse, appellé le port
Saint-Vincent, où les propriétaires qui en sont à portée, ceux
de Cissac et de Verteuil, font embarquer leurs denrées.
C’est au port de Saint-Estephe, et dans le local où existoit
l’Eglise de Notre-Dame Entre-deux-Arcs, que se tient une
Foire le lendemain de la Fête de la Nativité de la Vierge,
c’est-à-dire, le 9 de Septembre. C’est le concours du peuple
à cette ancienne Eglise, qui a donné occasion à cette Foire.
Elle se tenoit autrefois le jour même de la Fête, mais le bon
ordre a exigé qu’elle fût renvoyée au lendemain.
