VARIÉTÉS BORDELOISES
conjecture, que de penser qu’un pareil motif ait déterminé la
construction d’une Eglise, qui par sa situation avancée étoit
en perspective, soit à ceux qui descendoient ou qui remon-
toient ce fleuve? La Sainte Vierge a toujours été regardée
par les Fideles comme l’étoile de la mer; de là ces
ex voto,
qu’on déposoit dans les Eglises ou Chapelles érigées sous
l’invocation de la Vierge; de là l’hymne
A v e m aris S tella ,
que
l’Eglise chante en son honneur. Il n’y a donc rien que de
très-vraisemblable dans la conjecture qu’on propose sur la
construction de cette Eglise, et que de très-analogue à l’an
cienne pratique des Fideles, dont on voit encore tous les
jours des preuves subsistantes.
On se rappelle d’avoir vu dans un testament d’un ancien
Seigneur du Pays Bordelois (Arnaud d’Espagne, Chevalier),
qu’il y laissoit une certaine somme à l’Eglise de Notre-Dame
Entre-deux-Arcs. Il paraît par Lettres-Patentes du 15 Février
1449, datées du lieu de Notre-Dame Entre-deux-Arcs (dades
a Nostra-Dona Entre-dos-Arcx), que Jacques de Pons, Sei
gneur de Pons, Vicomte de Turenne, Seigneur des Isles
d’Oléron, de Marenne et d’Arvert, laissa et abandonna à son
très-honoré Seigneur et pere Mfc'r (Gaston de Foix), Comte
de Longueville et de Benauges, Captai de Buch; savoir,
quatorze pieces d’artillerie, consistant en canons, coulevrines,
serpentines et crapaudeaux, et quelques autres machines de
guerre. Cet abandon fut fait pour la somme de cent trente-
sept nobles, deux francs et douze liards, suivant la maniéré
de compter de ce temps-là, que le Seigneur Jacques de Pons
(ou plutôt de Foix), reconnut avoir déjà reçue, et pour celle
de deux cens francs que son pere lui compta pour lors.
Ce lieu de
N otre-D am e E ntre-deux-A rcs
, où ces deux Sei
gneurs étoient convenus de se rendre pour terminer cette
affaire, étoit donc un lieu très-connu et très-fréquenté. Le
concours y étoit si grand, sur-tout au jour de la Nativité de
la Vierge, qu’on célébré au mois de Septembre, qu’il occa-
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