SAINTE-MARIE DE CISSAC
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1262, qu’elle eut quelque différent avec
Gnitcird de B o u rg ,
seigneur de V erteu il,
à raison duquel celui-ci la fit citer pour
faire serment sur le
F ort S a in t-S e u rin .
Cette Dame étant dis
posée à faire ce serment, Guitard de Bourg se départit de son
exploit (1).
On demandera sans doute qu’étoit-ce que le serment sur le
Fort S a in t-S e u rin ?
Pour répondre en peu de mots à une ques
tion qui exigeroit une dissertation pour être éclaircie en tous
ses points, on dira que c’étoit le serment qu’on prêtoit ancien
nement sur le tombeau ou châsse où reposoient les reliques
de Saint Seurin. C’étoit le serment le plus solemnel et le plus
décisif qu’on pût faire dans ce temps-là, tant étoit grande la
vénération qu’on avoit pour ce Saint, non seulement dans
Bordeaux, mais encore dans toute la contrée de la Gascogne.
La Dame Douce vivoit encore en 1289, et elle passa un
acte avec le Seigneur de Lesparre le 8 Janvier de cette même
année, par lequel il fut convenu entre les Parties, que ce Sei
gneur et ses successeurs seraient en droit de se servir au besoin
de la forteresse et château du Breuil, ainsi que tout Seigneur
Suzerain, y est-il dit, étoit fondé, suivant la Coutume géné
rale du Pays Bordelois, de s’aider et se servir au besoin du
château qui est de sa mouvance (2). Ce droit, qui nous pa
raîtrait singulier et contre toutes les regies, formoit néanmoins
pour lors le droit commun du Pays Bordelois ; ce qui annonce
les tristes circonstances où il étoit réduit. Il étoit ordinaire1
(1) Et cum la Medissa Dona Nadoussa (Epouse d’Arnaud d’Espagne,
Chevalier), fos perdavant l’Autar deu fort Sent Seurin, et vougos far lo médis
segrament, lo'medis en Guitard de Bore, per sa bona voluntat det et quittet
la Medissa Dona na Doussa lo médis segrament.
(Titre du 21 Avril 1262
.)
(2) Et reconoysseren la deyta Dona na Doussa et suy successors, que lo
deyt Senhor de Lesparra et sui successors se deven et poden, et deuran et
poyran se adjudar de la fortalessa deu deit castet deu Breuil, ayssi cum Senhor
de feu se deu et pot ajudar de castet que es de son feu,
segont la Costuma
générait de Bordalés.
(Titre du 8 Janvier 1289.)
