VARIÉTÉS BORDELOISES
Que s’y étant rendus, il leur dit qu’il savoit où étoient un
ou deux François, qu’il lui serait facile de faire prisonniers,
et que s’ils vouloient l’aider dans cette entreprise, il leur ferait
part de la moitié de leur rançon, s’ils n’aimoient mieux eux-
mêmes la lui donner.
« Et quant lodeyt Arnaud Bec los ago menats en son
» hostau, ed disso ausdeyts Berthalot et Loys, a prop autras
» paraulas, que ed sabia ung o dos presonneys Francés et
» rebelles, et que li volossan star favorisables et ajudans; car
» si ed los pode far bons ny los tenir per sous presonneys,
» ed daré ausdeyts Berthalot et Loys la meytat de la finanssa,
» sino que edz, so es assaver losdeyts Berthalot et Loys li
» donassen a ed la meytat de ladeyta finanssa. »
Il est ajouté dans cette déposition, que cette proposition
ayant été acceptée, et que les parties étant convenues de
leurs faits, elles en assurèrent l’exécution par un serment fait
(suivant l’usage de ce temps-là), sur les Saints Evangiles.
« A lasquaus causas dessus deytas edz se accorderen, et
» lasdeytas convenenssas et promissions promettoren et ju-
» reren, sobre los Sancts Evangelis, tenir, gardar et complir,
» et no en contravenir. »
En conséquence, et en exécution de cet accord, ces deux
Gentilshommes se transportèrent tout de suite, en compagnie
d’Arnaud Bec, dans un jardin situé hors les murs de la Ville
de Bordeaux, où ils trouvèrent
O livier de Coetivi,
Sénéchal de
Guienne, et un autre Chevalier appellé le Seigneur de Mes-
sinhac, dont Berthalot reçut la foi, tandis que Louis de
Berthals reçut celle du Sénéchal Olivier, et ils les conduisirent
l’un et l’autre dans Bordeaux, en la maison d’Arnaud Bec,
en qualité de prisonniers.
« Et a prop et a qui médis losdeytz Loys et Berthalot, en
» la companhia deudeyt Arnaud Bec, et lo Seguen, aneren
» foras de la present ciutat de Bordeu en ung casau et jardin,
» et a qui troberen lodeyt Cavaley apperat Olivey de Coytivi,
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