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VARIÉTÉS BORDELOISES
paux faits, qu’il est essentiel de remarquer pour la justification
des anciens habitans de cette Ville... Le premier, que Talbot
mit le siege devant Bordeaux, au moyen d’une grande armée,
aya assitiada ladeita ciutat de Bordeu, am sa g ra n arm ada et
com panhia...
Le second, que le Roi Charles VII n’avoit pas
laissé à Bordeaux des troupes pour la défense de cette Ville,
puisqu’Olivier de Coetivi, qui, en qualité de Sénéchal de
Guienne, étoit chargé de les commander, se retira de la Ville
lors de l’arrivée de Talbot.
On ne prétend justifier en aucune façon quelques Seigneurs
du Pays Bordelois, qui avoient sollicité, ou qui avoient favo
risé la descente de ce Général dans le Bas-Médoc. Mais on le
demande, Talbot étant arrivé devant Bordeaux avec une
armée considérable, que pouvoient faire ses habitans dénués
de secours de la part des François, que d’ouvrir aux Anglois
les portes de leur Ville? Aussi Charles VII comprit si bien
que la chose étoit inévitable, qu’il se détermina à faire
construire deux Forts dans Bordeaux pour y établir des
troupes.
Louis XI, qui, comme tout le monde sait, succéda immé
diatement au Roi Charles VII son pere, dans les Lettres
Patentes, datées de Saint-Jean-de-Luz, du 30 Avril 1463,
qu’il accorda à Jean de Lalande, un des Seigneurs du Pays
Bordelois, reconnut qu’au temps que le Sire de Talbot
vint au Pays Bordelois, « à grand puissance de gens et
» de Navires Anglois, tellement qu’il conquit notredite ville
» de Bordeaux, et presque tout le Pays Bordelois, lui obéirent
» presque tous les Nobles dudit Pays, et notamment lesdits
» de Lalande, pere et fils,
et fu r e n t contraints le servir à l ’en-
»
contre de notredit fe u Seigneur et pere,
pour ce que ledit Sire
» de Talbot avoit conquises et occupoit leurs terres et Sei-
» gneuries. »
Ce témoignage., qui vient à l’appui des faits qu’on vient
d’établir, n’est certainement point suspect. Or, si des Sei-
