SAINT-TRELODY OU SAINT-ARLODI
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crneurs et des Nobles s’étoient trouvés dans une telle néces
sité, que pouvoient faire les habitans d’une Ville assiégée par
mer et par terre, et hors d’état de soutenir un siege? On
conviendra sans doute que le plus court étoit d’ouvrir les
portes d’une Ville à celui qui étoit assez puissant pour s’en
rendre maître par force.
Pour revenir à ce qui a occasionné cette digression, on
comprend aisément que Talbot, qui étoit instruit de la situa
tion de Bordeaux, ne dut pas s’amuser à faire camper son
armée dans le Médoc, ni à y fortifier des postes. Il étoit sans
contredit de son intérêt de se présenter sans délai devant
Bordeaux, et de ne pas donner le temps aux François d’y
jetter du secours. La défaite entière de ce Général devant
Castillon, secouru par les François, lui apprit ce qu’ils dé
voient attendre de leur valeur. Il est temps de revenir au
sujet dont il est ici question.
La Paroisse de Saint-Trelody est séparée de celle de Saint-
Germain d’Esteuil par la passe Castillonaise ou
chemin Baccau.
Elle étoit ainsi appellée parce que c’étoit par cette passe ou
chemin qu’on conduisoit dans la forêt de Lesparre les vaches
qui venoient des lieux situés dans la Seigneurie de Castillon,
ou sur les bords de la riviere de Gironde.
Saint-Trelody, distant de douze lieues de Bordeaux, n’est
éloigné de Lesparre que d’un demi-quart de lieue. C’est au
Bureau de cette Ville qu’il faut adresser les lettres pour les
faire parvenir dans cette Paroisse. Elle doit avoir six lieues
de circuit, dès-lors que Maganhan, Village le plus éloigne de
l’Eglise, en est à la distance de deux lieues.
Le grand chemin de Bordeaux à Soulac passe dans cette
Paroisse. On remarque dans quelqu’endroit des landes de
Saint-Trelody, de petites élévations ou monticules faites de
main d’hommes, non pour le campement des troupes, ou
pour y placer le canon, comme on le prétend, mais pour
une fin bien différente. Les espaces où l’on remarque de ces
