SAINT-MARTIN DE CARCANS
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d’une lieue de l’étang qui porte son nom. Le terrein, à pro
prement parler, n’est que du sable; aussi n’y croît-il que des
seigles et des millets. On y recueille de la résine ; car indé
pendamment des pins qui existent dans le quartier de Trouffas,
il y en a considérablement sur les montagnes de sable, pla
cées au bord et au couchant de l’étang. Il y a dans cette
Paroisse trois fours pour le goudron.
Carcans est borné vers le levant inclinant au midi, princi
palement par la Paroisse de Brach, vers le midi inclinant au
couchant par celle de Lacanau, vers le couchant par la mer,
et vers le nord par la Paroisse de Hourtin. Carcans est dis
tant de quatre lieues de Castelnau en Médoc, de cinq lieues
de Lesparre et de la riviere de Garonne, et de neuf lieues de
Bordeaux. On ne peut y faire parvenir les lettres que par des
commodités, ou en les adressant par la grande Poste à Cas
telnau en Médoc. Cette Paroisse a neuf lieues de circuit; le
Village le plus éloigné est placé à la distance de deux grandes
lieues de l’Eglise. La principale occupation des habitans est la
culture de leurs terres et de leurs pins, et la garde de leurs
troupeaux.
Suivant le
D ictionnaire universel de la France
, Carcans a sept
cent neuf habitans. M. l’Abbé Expilly y compte cent cinquante-
huit feux ; suivant les renseignemens qui ont été fournis, il y
en existe cent soixante-quatre. Si on s’en rapporte à ces mêmes
mémoires, « il existoit dans Carcans, au temps de la guerre
» de Talbot, un château situé dans le Bourg sur un monti-
» cule »; ce château, ajoute-t-on, a été détruit, et on a cons
truit dans la suite un moulin sur le même monticule, au bas
duquel il se forme en hiver une espece de ruisseau d’environ
quinze pas de largeur. Il y a apparence que c’étoient les douves
de cet ancien château, qui ne sont pas entièrement com
blées.
On a examiné ailleurs, si c’est à Talbot, ou aux troupes
Francoises, qu’on doit attribuer les dévastations que le Médoc
