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PRÊTRÊ DE MOULIX
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portoient. On leur passoit pour lors cinq livres de bled par
quintal, et on leur payoit d’ailleurs les frais de portage ;
mais on en usoit à leur égard d’une maniéré très-sévere,
lorsque le poids de la farine ne se trouvoit pas. On les con-
damnoit à une amende de trois cens sols, et s’ils n’étoient
pas en état de la payer, ils étoient condamnés à perdre le
poing; il leur étoit d’ailleurs défendu de rapporter les farines
chez les propriétaires, qu’elles n’eussent passé au poids, et
qu’elles n’eussent été pesées en présence de ceux-ci. Voici les
propres termes de l’ancien Statut de la Ville, dressé à cet
égard. On ne fait point difficulté de le rapporter ici, quoique
conçu en langage Gascon.
« Item que d’aissi en avant tôt
S a um a n t
(celui qui conduit
» des bêtes de charge) à qui médis ont aura tournât las
» farinas deu molin anga tot dreyt querre las personas de
» cuy seran per venir veder pesar et sens que las farinas no
» metten en degun autre loc, si no tant solament
au p es,
et
» deu pes en fortas les porten à lostau d’acquêt de cuy
» seran, sobre lo guatge de ccc. soudz o perdre lo punh, si
» no pot paguar. »
Or, ce qui fait présumer que c’étoit aux moulins construits
dans Blanquefort qu’on faisoit pour lors moudre les bleds,
c’est la situation du poids où l’on pesoit les farines. Il étoit
situé près la porte Médoc, en allant vers la place de Puy-
Paulin. On sait que pour se rendre en droiture de Bordeaux
à Blanquefort, il falloit anciennement passer par la porte
Médoc. Or, qu’annonce ce poids situé près cette porte, sinon
que c’étoit de cet endroit qu’on apportoit les farines? Il y a
d’autant plus d’apparence que les choses étoient ainsi, qu’il
n’existoit pas pour lors de moulins plus a portée de Bordeaux
que ceux de Blanquefort, et que si on eût apporte les farines
de tout autre lieu, le poids auquel on les pesoit, eût été
placé en toute autre part.
Mais ce qui prouve qu’il étoit situé dans l’endroit qu on
