NOTRE-DAME DE BENON
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blis sur la Jale, entr’autres, à celui de la poudre, mais encore
ils ont couvert la surface d’une certaine étendue de terrein
qu’ils ont rendu infécond et même presque incapable de cul
ture.
On soupçonne que ces especes de montagnes de sable, qui
ont existé autrefois près le Bourg de Benon, peuvent avoir
occasionné la dénomination de ce lieu. On peut avancer en
général que les anciennes dénominations des lieux, qui pour
la plupart nous paraissent barbares, avoient dans le principe
des significations qui ont disparu avec l’ancien langage qu’on
parloit pour lors dans les Gaules ; car il ne faut pas s’imaginer
que les anciens aient été assez.dépourvus de bon sens pour
avoir donné aux différens lieux des dénominations forgées à
plaisir; ils étoient déterminés dans le choix de ces dénomi
nations par la nature, les bonnes ou mauvaises qualités, la
culture et les différentes situations des terroirs, par les diffé
rences qui existoient entre ceux-ci et par plusieurs autres
circonstances qui pouvoient les rendre remarquables.
On ne peut disconvenir qu’ils ne sussent faire la différence
d’un endroit bas d’avec un lieu élevé, d’un pays de graves ou
pierreux, d’avec une palu ou marais, d’une montagne d’avec
une vallée, et qu’ils n’eussent des mots pour exprimer ces
différences. Or ce sont ces mots dont la signification est
ignorée, qui ont servi et qui servent encore de dénomination
à quantité de lieux.
Le mot
ben,
par exemple, qui se retrouve [dans celui de
Benon,
étoit employé dans la langue Celtique pour signifier
une hauteur, une colline, une élévation.
On peut consulter à cet
égard le
D ictionnaire
de. M. Bullet sur cette même langue. Le
mot
o n ,
qui termine celui de
B enon,
est souvent, selon ce même
Auteur, une terminaison indifférente. Il n’y auroit donc dans
le mot
Benon
que celui de
ben,
qui seroit significatif, et dont
les anciens se sont servis pour exprimer une hauteur quel
conque. Les élévations qui se trouvoient dans Benon, et qui
