NOTRE-DAME DE RENON
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dans l’original. Cette premiere erreur aconduit à une seconde,
qui a été de traduire le mot prétendu
B igonium
par celui de
B inon.
Le lieu dont il est question dans ce rôle est
Langon,
où se perçoit un péage qui étoit pour lors contesté entre
Jean de Greyli et Amanieu de Lamote, qui étoit Seigneur
de Roquetaillade ; pour s’en convaincre, on peut consulter
les pages 13 et 19 de ces mêmes rôles.
Il existe dans la Paroisse de Benon un lieu appellé Saint-
Queyran, qui est désert et en lande, et qui néanmoins,
suivant une ancienne tradition, encore subsistante dans cette
Paroisse, étoit si peuplé, qu’il en sortit, à ce qu’on prétend,
trente épouses dans un seul jour. On y remarque des petits
monticules ou élévations qui ont été formées par la chûte de
diverses maisons qui y existoient; on y voit des morceaux
de briques ou de tuiles, on y a même trouvé des puits, ce
qui prouve incontestablement que ce lieu a été anciennement
habité. Il est certain que la contrée du Médoc a éprouvé
diverses dévastations, et en particulier celle qui fut occasion
née par la descente qu’y fit Talbot, Général Anglois; elle fut
si considérable, que la mémoire en subsiste encore; elle est
d’ailleurs si gravée dans l’esprit des Médocains, qu’il n’y a
point d’ancienne famille qui ne l’ait apprise de ses ancêtres,
et qui n’en transmette le souvenir à ses descendans.
Il faut pourtant convenir que cette dévastation fut plutôt
occasionnée que causée par la descente que fit Talbot dans
le Médoc, et que ce furent les troupes Francoises, et non
celles d’Angleterre, qui ravagèrent cette contrée ; il n’est pas
difficile de faire disparoître le préjugé qui régné à cet égard.
Tous les Auteurs conviennent qu’il ne s’écoula qu’un très-
petit intervalle entre le départ de Talbot d’Angleterre, et son
arrivée devant Bordeaux. Si on s’en rapporte à Rapin de
Thoyras (t. VI, p. 337), il mit à la voile le 18 Octobre, et
le 21 il vint débarquer tout proche de cette Ville, avec une
troupe composée de sept cens hommes seulement. On com-
