VARIETES BORDELOISES
vient de dire, c’est que dans un titre du 14 Décembre 1359,
il est fait mention d’une maison, située en la Paroisse de
Puy-Paulin « en la carreyra (rue), y est-il dit, qui ben de
» porta Medoqua et va vers la plassa de Puch-Paulin, laquau
» carreyra es apperada deu pes velh, » c’est-à-dire de l’an
cien poids. Ces mots semblent supposer qu’il existoit-pour
lors d’autres poids récemment établis. Il peut se faire que la
population augmentant dans cette Ville, on ait été forcé
d’établir des nouveaux poids pour les farines qui venoient
d’ailleurs ; mais il n’en est pas moins vrai que l’ancien poids
existoit près la porte Médoc.
Il est aisé de comprendre qu’on n’entre ici dans tout ce
détail que pour justifier l’étymologie de la dénomination de
cet Archiprêtré, que les anciens pouilliés appellent
de M o lin is,
c’est-à-dire,
des M o u lin s,
par la raison qu’il en existoit une
certaine quantité dans l’étendue de son territoire.
Ce territoire, joint à celui de l’Archiprêtré de Lesparre,
formoit l’ancienne cité des Bituriges-Vivisques, que Strabon
place dans cette partie de l’Aquitaine que la Garonne, après
avoir reçu le troisième fleuve, séparait des Sanctons. Personne
n’ignore que c’est au Bec d’Ambez que la Garonne reçoit
dans son sein la Dordogne, et qu’après l’avoir reçue elle
coule entre la côte du Médoc et celle de la Saintonge; c’étoit
donc la contrée du Médoc qui étoit l’ancien territoire, ou,
pour se servir des termes de César, l’ancienne cité des Bitu-
riges Vivisques. Il ne faut donc pas être surpris si le territoire
de ces deux Archiprêtrés ayant été propre à nos anciens
Bituriges, Fondateurs de Bordeaux, ces deux Archiprêtrés
aient constamment tenu le premier rang parmi les Archi
prêtrés du Diocese. Dès aussitôt qu’il y eut un assez grand
nombre de Fideles dans Bordeaux pour qu’il fût nécessaire
d’y établir un Evêque et un Clergé, il étoit dans l’ordre
qu’on commençât à prêcher la foi aux habitans de la cam
pagne, dont le territoire étoit une dépendance de la Ville
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