SAINT- SAUVEUR
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ARTICLE XXVIII.
SAINT-SAUVEUR.
O n fait la fête du Saint Titulaire de cette Paroisse, le qua
torze Juin, jour auquel on y célébré l’Office de la Transfigu
ration de notre Sauveur,
p a r u n usage,
dit-on,
dont on ne
connoît n i le m o tif, n i l’antiquité.
Il pourroit se faire que cette
fête fût fixée à pareil jour dans les anciens Bréviaires ou Missels
dont on se servoit dans ce Diocese, avant qu’on y adoptât les
Bréviaires et Missels Romains, qui fixent au six Août la fête
de la Transfiguration. Quoiqu’on ne commisse pas les raisons
qui ont déterminé la fixation de cette fête au quatorze Juin,
il faut néanmoins respecter les anciens usages ; ils n’ont pas
été introduits sans raisons, elles ne nous sont point connues,
c’est quelquefois l’effet de notre ignorance de ce qui se passoit
dans l’antiquité. On se rappelle qu’on inquiétoit autrefois les
vieilles femmes du Bas-Médoc, de ce qu’elles s’abstenoient
de leurs occupations ordinaires le Samedi après dîné. Ces
bonnes femmes donnoient quelque pauvre raison de leur con
duite, mais elles n’en savoient pas davantage, et cela suffisoit
pour les taxer de superstition. Une personne qui se trouva un
Samedi dans une des Paroisses de cette contrée, entendant
sonner les cloches vers les deux heures de l’après-midi, en
demanda la raison; on lui dit que c’étoit pour les premieres
Vêpres du lendemain, qu’on n’étoit pas néanmoins dans
l’usage de dire. Hé bien, repartit-il, voilà la vraie raison de
la cessation du travail de la part de ces bonnes femmes.
Leurs devanciers quittoient tout pour assister aux premieres
