VARIÉTÉS BORDELOISES
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à celles qu’on voit dans plusieurs anciennes Eglises. Il est à
présumer que l’étendue de ces deux maisons formoit l’em
placement de l’Eglise dont il est ici question.
A ces preuves subsistantes on peut ajouter un fait consigné
dans les
anciennes Ordonnances de ce Diocese,
réimprimées
à
B ordeaux,
chez
L a cou rt,
en 1686. On y lit mot pour mot ce
qui suit (à la page 392) :
« L’an 1629,
le jo u r de S a in t Jean-Baptiste,
la peste ayant
» commencé de sévir
à B o rd eau x, u n Archidiacre de l ’Eglise
»
Métropolitaine
en fut touché.
Les Capucins et les Observantins
» combattoient à qui entrerait pour le secourir; lui, deman-
» dant un
Capucin,
fut cause que
M M . les Ju ra ts
préférèrent
» le
C apucin.
Au sortir de là il fut mis en une
maison en la
»
Paroisse de S a in t-E lo i, où il y a Chapelle
». Seroit-ce donner
trop dans la conjecture, que d’avancer que cette maison où il
y avoit une Chapelle en 1629, pouvoit être celle dont il est
ici question?
Quoi qu’il en soit, on peut demander, si c’est cette Eglise
qui a donné le nom à la
rue de L o u p sa u lt,
appellée aujourd’hui,
par corruption,
rue de la S a u ;
ou, si c’est cette rue qui a
communiqué sa dénomination à cette Eglise : on serait porté
à décider en faveur de cette Eglise, par les raisons suivantes.
i° Il y a quantité de rues dans
Bordeaux
qui portent le nom
des Eglises qui y sont construites, et pas une qui ait donné
son nom à aucune Eglise. 2° Cette Eglise étoit plus ancienne
que cette rue, puisque le local où elle étoit construite étoit
anciennement en dehors de la
premiere enceinte de B ordeaux,
et
qu’il n’y fut compris que vers la fin du douzième siecle. Dans
ce temps-là les dehors de la Ville n’étoient point habités.
30 Les anciennes Eglises étoient isolées; et ce n’est que dans
la suite qu’on s’est mis dans l’usage d’y adosser des maisons ;
il y a donc lieu de penser que cette rue a pris son nom de
cette Eglise, qui existoit en ce lieu avant la formation des rues
de ce
prem ier accroissement.
