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CÔTES DE LA MER
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leur cours vers la Garonne, où elles se déchargent; et que
l’autre partie l’auroit incontestablement vers l’Océan, si les
dunes de sable n’y mettoient pas un obstacle insurmontable.
Ces dunes en arrêtent donc le cours, et de là vient qu’au
pied de ces especes de montagnes il se forme des étangs assez
considérables, dont les eaux, dans l’abondance des pluies, inon­
dent les champs voisins, et les changent en marais. Il semble
qu’on remédieroit au préjudice notable qui en résulte, qu’on
procureroit même un avantage considérable à l’Etat, si d’un
côté on pratiquoit une communication entre tous ces étangs,
et de l’autre si on donnoit un débouché à la surabondance de
leurs eaux, soit dans la riviere, soit dans le Bassin d’Arcachon.
Il serait à souhaiter que cela pût se faire sans inconvéniens,
qui ne se montrent souvent dans les projets même les plus
réfléchis, que lors de leur exécution. On se bornera donc à
observer, qu’indépendamment des sables que le cours qu’on
pourrait donner à ces eaux stagnantes au pied de ces dunes
entraînera infailliblement, joints à ceux d’un terrein entière­
ment sablonneux, dans lequel on pratiquerait des canaux,
pourraient occasionner des inconvéniens encore plus grands
que ceux auxquels on chercherait à remédier.
Ces amas de sables que la mer ne cesse de déposer sur nos
côtes, rendent affreux et inhabitables les espaces immenses qui
en sont couverts, ou qui en sont voisins; mais en revanche
ces dunes de sable servent de boulevard contre les descentes
que des Nations ennemies entreprendraient de faire sur nos
côtes. Les Normands, qui dans le neuvième siecle en firent
une dans le pays de Born, qu’ils pillèrent et ravagèrent (1),
l’eussent entreprise sans succès, si nos côtes eussent été pour1
(1)
De Nortmannid tredectm piratica naves egressa, tandem in Aquitanta
littore prosperis usa successibus, vico quodant qui vocatur Burn ad integrum
depopulate, cum ingenti pradâ ad propria reversa sunt. (Cont. annalium Sancti
Bertini.)
Adrien de Valois
(Notifia Galliarum, verbo Bundium vel Burnum,
p. 103),
1...,237,238,239,240,241,242,243,244,245,246 248,249,250,251,252,253,254,255,256,257,...484
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