CÔTES DE LA MER
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expérimentés,
h
traverser ces sables pour se rendre sur le
bord de la mer. 11 est aisé de rencontrer dans cette traverse
des endroits qu’on nomme
bedouses
en langage du pays, où
les personnes qui ne les commissent pas, ne soupçonneraient
pas le moindre danger, mais où elles courraient risque de
s’enfoncer et même de disparaître. Ce sont des endroits où les
eaux pluviales se rassemblent, et dans lesquels les sables que la
violence des vents y pousse, n’ont acquis aucune consistance;
ensorte qu’il est très-aisé de s’y enfoncer, pour p.eu qu’on
s’écarte de la route que suivent ceux qui servent de guides.
Ces dunes, à la vérité, ne sont pas placées immédiatement
au bord de la mer; elles laissent un espace vuide entr’elles
et les bords de l’Océan. Cet espace, où il croît des herbes
très-fines et très-propres à la nourriture du bétail, est appellé
Lede
par ceux qui habitent les quartiers à portée pour y
envoyer paître leurs troupeaux.
Mais d’où vient cette immensité effroyable de sables dont
nos côtes sont, pour ainsi dire, inondées? Il n’y a point de
doute qu’ils ne viennent de la mer, qui les dépose continuel
lement sur ces bords, et qui, poussés ensuite par la violence
des vents et la fureur des tempêtes, sont portés à certaines
distances et y forment ces dunes ou montagnes qui y existent
depuis des siècles, et qui s’y multiplient de jour en jour.
Il est certain, en premier lieu, que les rivieres qui se dé
chargent dans l’Océan, y entraînent une quantité considé
rable de sables dont la mer se décharge, et qu’elle rejette
continuellement sur ses bords. En second lieu, il n’y a point
de doute que la mer n’ait fait des progrès sensibles sur nos
côtes, et n’en fasse encore insensiblement chaque jour. Les
terreins qu’elle a couverts anciennement et qu’elle couvre
encore, sont des terreins sablonneux qui cedent aisément à
l’agitation continuelle des flots, et c’est en partie d’où vien
nent les sables qu’on remarque sur nos côtes.
Ils sont d’autant plus préjudiciables, qu’indépendamment
