1876_I - page 249

CÔTES DE LA MER
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Ce peuple, quoique vaincu et soumis àlapuissance Romaine,
reprit sans doute son commerce accoutumé, dont les Romains
n’étoient pas ennemis, puisqu’ils l’exerçoient eux-mêmes dans
les Gaules. Ce commerce y a persévéré jusqu’à ce que le
triste état où nos côtes sont réduites l’ait rendu impraticable.
Indépendamment du commerce qu’on exerçoit ancienne­
ment sur nos côtes, et qui étoit pour elle une source, de ri­
chesses, le croiroit-on, s’il n’en existoit des preuves certaines ?
La pêche de la baleine, qui fréquentoit pour lors nos parages,
étoit une autre source de richesses pour ce même pays.
On ne peut point fixer le temps auquel cette pêche com­
mença à être en usage; il y a lieu de penser qu’elle datoit
d’une époque très-ancienne ; au moins est-il certain que dès
le treizième siecle elle étoit introduite sur nos côtes. Des
monumens incontestables de ce temps-là nous attestent qu’il
étoit assez ordinaire que des baleines pourchassées par des
Pêcheurs vinssent échouer sur nos côtes.
On trouve dans le
Recueil des actes de Ryiuer
(1), que le
Seigneur de Lesparre, qui jouissoit du droit de naufrage dans
l’étendue des côtes de sa Seigneurie, en vertu d’une conces­
sion faite à ses auteurs par
Jean S a n s-T e rre , Roi d ’Angleterre
et D uc de Guienne,
réclamoit en l’année *290 une baleine
échouée à la côte ; et ce qui prouve que dès-lors on en faisoit
la pêche, c’est que le harpon, avec lequel elle avoit été
blessée, s’y tenoit encore.
Ce n’est pas la seule preuve qu’on puisse rapporter de1
(1)
Noueritis, quod
cum
nobilis vir Arthundus Doiniiius de Miravibello, tutor
Aiquilini Willelmi, pupilli Domini Sparra
.....
diceret etproponeret coràin nobis,
se turbari et impediri per gentes pradicti Domini nostri Regis, in possesstone
costa maris,
et cujusdam balenæ et arponis cum quo dicta balena vulnerata
extiterat,
et aliarum rerum applicantium ad dictant costam; qua costa ohm
Domino de Sparra concessa ftierat, per beata mentoria Joannem Regent Anglia
etDucem Aquitania.
(Chartre du 4 Février 1290,
apiid Rymer,
t. 1, part. 3,
p. 87, col. 2.)
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