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VARIÉTÉS BORDELOÎSES
Indépendamment de ces Villages, qui ne sont pas les plus
éloignés de l’Eglise, le quartier de Naujac, qui en est à la
distance de deux grandes lieues, et quelques habitations qui
en sont à trois de l’Eglise de Gaillan, dépendent également
de cette Paroisse, dont le territoire s’étend entre l’ouest et le
sud-ouest jusqu’aux côtes de la mer.
Ce territoire, qui est plat et uni, comme celui de tout le
Médoc, est en général sablonneux, à l’exception de la partie
du marais appellé de Lesparre, située dans cette Paroisse ; et
à cet égard on observera que le Duc d’Epernon, auquel ap-
partenoit la Seigneurie de Lesparre, passa un traité en 1628
avec des Flamands, qui entreprirent de dessécher seize mille
trois cent vingt journaux de fonds, dépendans de cette Sei
gneurie, qui étoient couverts par les eaux des landes, aux
quels ces fonds servoient de réceptacle. Ce premier traité
n’ayant pas eu tout l’effet que ce Seigneur s’en étoit promis,
il en passa un second en 1633 , un mois après avoir acquis
la Seigneurie de Loyrac. C’est à ces desséchemens qu’on est
redevable de la culture de quantité de fonds du Bas-Médoc,
qui, pendant une partie de l’année, étoient couverts d’eau,
et qui, dans des temps de chaleur, infectoient cette contrée
par le mauvais air qui en exhaloit.
On recueille dans Gaillan des fromens, des seigles et autres
grains ; la vigne même y réussit et produit d’assez bon vin ;
il y a néanmoins une partie de cette Paroisse qui est en lande
et sans culture, mais qui sert pour le pacage des bestiaux.
Gaillan est borné vers le levant par la jale du moulin ap
partenant au Seigneur de Lesparre, qui sépare cette Paroisse
d’avec celle de Notre-Dame d’Uch; vers le couchant par les
Paroisses de Queyrac et de Vendays; vers le midi par celle
de Saint-Trelody, et vers le nord par celle d’Escurac, annexe
de la Paroisse de Civrac.
Celle de Gaillan a près de six lieues de circonférence. Elle
n’est distante de Lesparre que d’une petite demi-lieue; c’est
