SAINT-HILAIRE DE QUEYRAC
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pierre, ayant été découverts récemment, ne peuvent point
avoir occasionné la dénomination qui a été donnée dans le
principe à cette Paroisse. On conviendra volontiers que ce
ne sont pas les carrières actuelles qui peuvent avoir occa
sionné cette ancienne dénomination, mais uniquement celles
qu’on y découvrit dans le temps que ce iieu commença à être
habité. Au reste, s’il n’existe actuellement dans cette Paroisse
ni carrières, ni vestiges qu’on y ait anciennement tiré de la
pierre, on abandonne dès ce moment une conjecture qui n’a
d’autre fondement que l’analogie qu’on remarque entre ces
deux mots
Cayrac
et
Cayron.
L’Eglise de Queyrac est suffisante pour contenir la popu
lation de la Paroisse, qui est devenue considérable. C’est sans
doute ce qui obligea, il y a plus de soixante-dix ans, à cons
truire les deux bas côtés de cette Eglise; mais il paraît que
depuis ce temps-là cette population a augmenté. L’Auteur du
D ictionnaire universel
n’y comptoit en 1726, que dix-sept cent
trente-cinq habitans. M. l’Abbé Expilly ne lui attribuoit en
1768, que trois cent quatre-vingt-trois feux; au lieu que, sui
vant les renseignemens qu’on a reçu sur cette Paroisse, il y
existe maintenant cinq cens feux ou familles pour le moins.
On ne doit point être surpris de cet accroissement des ha
bitans. Queyrac étoit une des Paroisses du Bas-Médoc, où
l’air marécageux, qui y régnoit anciennement, étoit plus
propre à la dépeupler qu’à y augmenter la population. Il ne
faut point le dissimuler : le Bas-Médoc, dans le siecle der
nier et avant le dessèchement des Marais de la Seigneurie de
Lesparre, étoit considéré comme le cimetiere de ses habitans;
et c’est l’idée qu’on en avoit dans Bordeaux, et qui s’y étoit
perpétuée jusqu’au commencement de ce siecle. A présent
même, ceux qui ne sont pas accoutumés à l’air qui y régné,
payent, comme on dit,
la m édoquine;
c’est-à-dire, qu’ils y
éprouvent quelque maladie lorsqu’ils y font quelque séjour
dans les grandes chaleurs.
