ARCHIPRÊTRÊ DE BUCH ET BORN.
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cette Cité n’ait assisté, ni en personne, ni par ses députés,
au Concile d’Agde, tenu en l’année 506, où se trouvèrent
tous les autres Evêques de la Novempopulanie, ou en per
sonnes, ou par leurs Procureurs; c’est ce qui porte ce Sa
vant à penser qu’Evarix, Roi des Visigots, qui ravagea les
peuples et les cités de cette Province, avoit ruiné celle des
Boiens.
On croit néanmoins devoir observer que ce Roi, qui fai-
soit profession de l’Arianisme, en vouloit plus au Catholi
cisme qu’aux Cités de ses Etats où on le professoit. Qu’il
ait détruit les Eglises dont les Catholiques étoient en posses
sion, qu’il ait pris des moyens efficaces pour empêcher leurs
assemblées, et les priver de Pasteurs, ce sont des faits dont
il n’est pas possible de douter, d’après ce qu’en a écrit Si
doine Appollinaire à l’Evêque Basile; mais qu’il ait détruit
et anéanti des Cités de ses propres Etats, dont il lui suffisoit
de laisser vaquer le Siege Episcopal, pour parvenir au but de
son infernale politique, c’est ce que ce même Ecrivain ne lui
reproche pas.
On seroit donc porté à attribuer la ruine de la cité des
Boiens, dans le cas où celle-ci n’auroit plus existé lors de
la tenue du Concile d’Agde, à toute autre cause qu’à la per
sécution de ce Roi Visigot. L’Histoire nous apprend que dès
l’an 407, les Vandales et quantité d’autres peuples barbares,
appellés par Stilicon, Général de l’Empereur Honorius, en
trèrent dans les Gaules ; qu’après les avoir ravagées, ils
pénétrèrent dans l’Aquitaine, qui étoit la plus belle et la plus
riche Province de toutes les Gaules; qu’ils s’avancèrent jus
qu’aux Pyrénées, et qu’en particulier ils dévastèrent la No
vempopulanie.
« Une multitude de nations barbares, disoit Saint Jerôme,
» au commencement de l’an 409, au rapport de M. de Tille-
« mont
{Hist, des Empereurs,
t. 5, p. 547), se sont emparées
» de toutes les Gaules. Il n’y a plus rien entre les Alpes et