1876_II - page 455

RÉPONSE A LA LETTRE PRÉCÉDENTE
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vous plaît d’appeller
sépulcral;
souvenez-vous que lorsqu’on
est insensible à la voix de la Nature, qui nous dicte de ne
pas troubler les cendres des morts, on est disposé, par cela
même, à prêter l’oreille à la voix du Tentateur, qui crie
encore à présent à ceux qui veulent l’écouter :
Die ut lapides
isti panes fiant.
En tout cas, je vous exhorte à vous bien pénétrer du
vade
retro
que vous avez cru devoir m’appliquer, comme si j’avois
cherché à vous séduire; comme si j’avois essayé de vous
tenter; comme si je vous avois conseillé de détruire ces
antiques monumens; comme si j’avois avancé que la
fouille
des tombeaux méritoit des éloges; comme si j’eusse assimilé
enfin une action aussi révoltante, à la charité des Saints
Prélats qui ont vendu jusqu’aux vases sacrés, pour soulager
l’humanité souffrante. Voyez dans quel écart vous êtes tombé,
et qu’elle fausse application vous avez faite d’une réponse
toute sainte. Réfléchissez sur l’inconséquence des raisonne-
mens que vous avez été obligé de faire pour donner une
couleur de raison à votre satyre. Considérez que, par poli­
tique du moins, vous n’auriez pas dû chercher à décrier un
Ouvrage à la perfection duquel vous n’avez pas voulu con­
tribuer, quoique vous y ayez été invité. Et n’oubliez jamais
qu’avant de critiquer les autres, il faut prendre garde de ne
pas donner lieu soi-même à une juste censure.
Je suis, Monsieur, votre très-humble serviteur,
L’Abbé B***.
FIN DU LIVRE QUATRIEME.
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