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VARIÉTÉS BORDELOISES
Il paroît par cet extrait que Bertrand, Seigneur de Montfer
rand, donnoit cent marcs, sans doute d’argent,
à Henri Bowet,
en échange de quatre Paroisses, savoir, de Marmuhac, de
Pessac, d’Illac et de Bolac. On observera d’abord que la Pa
roisse de Marmuhac est inconnue, et qu’il y a d’autant plus
lieu de penser qu’on a lu Marmuhac, au lieu de Marinhac qui
étoit dans l’original, que la Paroisse de Mérignac, dont le
nom s’écrivoit anciennement de la sorte, est contiguë à celles
de Pessac, d’Illac et de Bolac, qui n’est qu’un Village de cette
derniere.
On observera, en second lieu, que cet Henri Bowet avoit
été Connétable de Bordeaux, place qui étoit assez relative à
celle d’intendant de la Province. Il devint propriétaire du
Comté d’Ornon, et ensuite Archevêque d’Yorck. Delurbe,
dans sa
Chronique sur Van 140%
nous apprend « qu’en cette
» année, le 17 Septembre, l’Archevêque d’Yorck vend aux
,» Maire et Jurats de Bordeaux le Comté d’Ornon, avec tout
» droit de Justice et de Seigneurie ».
Ce qu’on peut penser de plus raisonnable à cet égard,
c’est que ces quatre Paroisses dép'endoient originairement du
Comté d’Ornon, et qu’Henri Bowet, qui en étoit propriétaire,
voulant obliger le Seigneur de Montferrand, qui de son côté
étoit propriétaire de la Seigneurie de Veyrines, qui n’étoit
dans le principe qu’un simple château sans Jurisdiction, con
sentit au démembrement de ces quatre Paroisses, qui dévoient
former et qui forment encore à présent la Jurisdiction de
Veyrines, au moyen de cent marcs d’argent de revenu an
nuel, ainsi qu’il paroît par un autre extrait des rôles Gas
cons
(ibid.,
p. 208). C’est, encore un coup, ce qui paroît le
plus vraisemblable à cet égard. On n’a point vu le titre dont
ces rôles ne fournissent qu’un extrait, qui paroît même fau
tif; il donne l’idée d’un échange, pour lequel il ne paroît
point de retour qu’une somme de cent marcs de revenu
annuel : un acte de cette nature ne seroit point qualifié tel