VARIÉTÉS BORDELOISES
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1686. On ne prévoyoit pas pour lors la faveur et la réputation
qu’ont acquis, depuis cette époque, les vins de Cantenac et
en général les vins du Médoc. Il ne faut pas pourtant le dis
simuler, ces avantages, quelque brillans qu’ils paraissent, ne
sont pas toujours permanens ; ils dépendent de certaines cir
constances qui peuvent absolument changer. Nos vins de Gra
ves, autrefois si renommés, ont cédé cet honneur à ceux du
Médoc, quoique d’ailleurs ils n’aient rien perdu de leur an
cienne bonté. Les vins de Bourg étoient si estimés dans le
siecle dernier, que les particuliers, qui possédoient des biens
dans le Bourgez et dans le Médoc, ne vendoient leurs vins
de Bourg, qu’à condition qu’on leur achèterait en même
temps ceux du Médoc ; c’est un fait que bien des personnes ont
oui dire à ceux qui nous ont devancés. Les vins blancs de
Preignac, quoiqu’également bons, n’ont plus la même vogue
qu’ils ont eue autrefois. Les circonstances changent. On ne
peut néanmoins disconvenir que les vins du Médoc en géné
ral, et ceux de Cantenac en particulier, n’aient des qualités
qui les feront toujours estimer et rechercher.
L’Eglise de Cantenac a été reconstruite à neuf, sur un
plan très-beau, par les soins et le zele de M. Authefaud,
Prieur-Curé actuel de cette Paroisse. On commença à travailler
à cette reconstruction le 12 Juillet de l’année 1769, et l’ouvrage
fut continué avec tant d’activité, que l’Eglise nouvelle fut en
état d’être bénite le 15 Novembre de l’an 1771, jour de la
fête de Saint Didier, Patron de la Paroisse de Cantenac. Dès
ce moment on y fit le Service divin, qui avoit été transféré
dans l’Eglise de Margaux.
Cette nouvelle Eglise est plus grande, plus élevée, plus
régulière et à tous égards plus belle et plus ornée que l’an
cienne, qui n’avoit rien qui la distinguât des Eglises ordinai
res de la campagne. Elle est construite dans le goût moderne
et suivant l’ordre dorique. Sa beauté et ses décorations fixent
l’attention de tous ceux qui la voient. Sans parler ici de la
