SEIGNEURS DE LESPARRE
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jouit néanmoins que pendant peu de temps de cette Seigneu
rie. Henri VI, Roi d’Angleterre, en fit don, vers l’an 1444,
à Jean, Duc d’Excester (
ib id .,
p. 228); et quatre ans après
il fit ce même don à Henri, fils, selon les apparences, de ce
premier
( ib id .,
p. 232). Il y a lieu de penser qu’Henri,
Duc d’Excester, fut troublé dans sa jouissance; il n’est pas
dit par qui, mais il y eut un ordre du Roi de le rétablir en
possession de cette Seigneurie
( ib id .,
p. 234).
Il se présenta, dans ces circonstances, une occasion favo
rable pour que cette Seigneurie fût donnée à Pierre de Mont
ferrand, fils de Bertrand et d’Isabeau de Latrau, qui sembloit
y avoir droit du côté maternel. Pierre de Montferrand avoit
épousé une fille naturelle de Jean, Duc de Bedfort, oncle du
Roi, qui, en contemplation de ce mariage, s’étoit engagé à
donner à son gendre cinq cens livres tournoises en terres et
bons revenus.
Ce Duc étant décédé avant d’avoir rempli cet engagement,
et le Roi étant l’héritier de ses biens, il étoit naturel que,
pour tenir lieu de cette dot, on eût laissé à Pierre de Mont
ferrand la propriété d’une Seigneurie sur laquelle il avoit déjà
des prétentions; mais ce n’étoit pas le système de la Cour
d’Angleterre, selon lequel il valoit mieux donner à quelqu’un
toute autre Seigneurie, fût-elle d’une plus grande valeur, que
de lui céder celle sur laquelle il pouvoit avoir des droits;
aussi assigna-t-on à Pierre de Montferrand, pour lui tenir lieu
de cette dot, la Baronnie de Marenne et le Bailliage et Péage
de Hastingues. On trouve dans le
Recueil de R ym er
la chartre
de cette donation, en date du 24 Juillet 1450; encore ce
qu’on lui donnoit étoit-il au pouvoir des ennemis (t. V, part. 2,
p. 27, col. 2).
Il ne fallut rien moins qu’une circonstance pareille à celle
qui se présenta trois ans après, pour qu’on se déterminât à
rendre la justice qui étoit due à ce Seigneur. On sait que
Pierre de Montferrand fut un des Seigneurs, qui, après la
