SEIGNEURS DE LESPARRE
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le triste état du Pays Bordelois. Florimond s’étant embarqué
pour exécuter sa commission, fut jette par les vens sur la
côte d’Espagne. « Si fut rencontré, dit Froissart, de nefs
» Espagnoles, à qui il eut à livrer la bataille ; mais il ne put
» obtenir la place pour lui ; il fut pris et mené en Espagne,
» et là fut plus d’un an et demi; car. il étoit tous les jours
» aggravé du lignage de ceux de Pommiers. »
Florimond eut d’ailleurs des discussions avec une maison
bien plus puissante que celle de Pommiers ; ce fut avec celle
de Grailly, qui possédoit les principales Seigneuries du Pays
Bordelois. Voici ce qui en fournit l’occasion. Jean de Grailly,
ce célébré Captai de Buch, dont il est fait si souvent mention
dans nos Annales Françoises, avoit fait prisonniers dans la
Ville de Limoges les nobles Seigneurs
Rogier de B elfo rt, Jean
de la Roche,
et le
Seigneur de L au ja c.
Ces trois prisonniers
avoient payé, à ce qu’on prétendoit, la finance pour leur
rançon, qui s’étoit élevée à vingt-huit mille francs d’or.
Florimond soutenoit qu’il étoit en société d’armes avec ce
Captai;
erant socii a rm o rum .
En conséquence il réclamoit la
moitié de cette finance.
Sur ces entrefaites, ce Captai étant décédé, et Florimond
lui-même étant détenu prisonnier en Espagne, il ne laissa
pas que d’intenter action à Archambaud de Grailly, oncle et
héritier de ce Captai, pardevant Jean de Harpdanne, Sénéchal
de Guienne, et les Seigneurs du Conseil Royal établi à Bor
deaux; sur quoi il fut arrêté le 15 Juin 1386, que cette
affaire seroit décidée par quatre Chevaliers; savoir, par
Messirc G uilhem Raym ond de M a d elh a n , S ire de R o a sa n ;
par
M e ssin Jean de Pom eys, S ire de L escun ,
établi arbitre dans
l’intérêt de
F lo rim o n d , Seigneur de L esparre;
et par
Messire
Pierre de Noalhes,
et
G uilhem A m a n ieu A n d ro n ,
Châtelain de
Bourg, Arbitres choisis pour le Seigneur Archambaud de
Grailly; et en cas de partage, le noble et puissant Seigneur
le Comte de Foix étoit choisi pour le vuider.
