VARIÉTÉS BORDELOISES
Ces Arbitres néanmoins ne rendirent pas leur Sentence
arbitrale, puisque cette même discussion fut agitée de nouveau
dans l’année 1389; elle devint même si sérieuse, que les
Barons, les gens d’Eglise, les Maires et Jurats de Bordeaux
crurent devoir en donner avis au Roi d’Angleterre et au
Duc de Lancastre, Lieutenant pour le Roi en Guienne; ils
craignoient avec raison le danger auquel 011 étoit exposé, si
la guerre s’allumoit entre ces deux Seigneurs, et les dévasta
tions qu’elle pouvoit occasionner dans le pays.
Ce fut ce qui détermina le Roi d’Angleterre à écrire à
Florimond et à Archambaud, pour les exhorter à finir cette
affaire à l’amiable. Le Duc de Lancastre écrivit de son côté
à François, Archevêque de Bordeaux; à Jean de Trailly,
Maire de cette Ville; à Gaillard de Durfort, Chevalier, Sei
gneur de Duras; à M. Pelegrue de Fabo, Professeur en Droit
Canon, pour engager ces deux Seigneurs à terminer leurs
différens par la voie des Arbitres; et en effet, le Seigneur de
Lesparre nomma de son côté
Jean de Bourg, Chevalier,
et
Pierre de Riparia, Licentié ès Loix, pour ses Arbitres;
Archambaud nomma Guillaume de Brugario (du Bruzgar),
Bachelier ès Loix; et le noble homme Jean de Artigia Mala,
Damoiseau, à la décision desquels les Parties se soumirent,
sous peine de 12000 marcs d’argent, applicables, moitié au
Roi d’Angleterre, et l’autre moitié à la Partie qui se soumet
trait à la décision. Ce compromis fut passé au mois de
Septembre de l’année 1393. Il y a lieu de penser que ces
discussions furent terminées par cette voie.
Florimond n’attendoit, selon les apparences, que la fin de
ces discussions, pour pourvoir aux affaires de sa succession,
car il n’avoit pas d’enfans mâles. Il fit donc son testament le
25 Février 1393, (vieux style); il institua pour son héritier
général et universel
G uilhem A m a n ieu de M a d a ilh a n ,
son
neveu, fils de sa sœur, à la charge de porter le nom et
armes de Lesparre.
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