1876_I - page 18

X
PRÉFACE
défauts devaient disparaître aux yeux de ceux qui ne considéreraient que le
but que l’auteur s’était proposé.
« S’il est vrai, ajoutait-il, qu’il n’a pas eu de prédécesseurs en ce genre,
» et que nous devions désespérer de lui voir un successeur, honorons ses
» veilles et plaçons en bons patriotes son livre dans notre bibliothèque. »
Nous ne pouvons mieux terminer cette Notice biographique qu’en citant
le passage que M. Saint-Amans a consacré à notre auteur dans son
Voyage
dans les Landes.
« J’ai connu, dit-il, dans ma jeunesse, ce digne homme, trésorier de l’A-
» cadémie des Sciences de Bordeaux ; j’admirais dans Baurein l’érudition unie
» à la plus douce aménité, et une simplicité de caractère qui retraçait les
» mœurs antiques. Il est toujours présent à mes yeux. Je le vois encore au
» milieu de ses vieux livres, de ses liasses de papiers indéchiffrables. Je
» peindrai son obscur réduit, si je ne me trompe, derrière l’Église Saint-
» André, et le chien fidèle, et la vieille gouvernante à qui, le maître com-
» pris, tout était soumis dans la maison ; elle avait la haute police. Si rien
» n’était plus singulier que ce ménage, rien aussi n’était plus touchant que
» la parfaite union et la tranquillité dont il était l’image. Le vénérable Bau-
» rein y trouvait le bonheur après lequel la plupart des gens de lettres ont
» vainement soupiré, celui de pouvoir s’occuper paisiblement de l’objet de
» ses recherches. Il était heureux chez lui, il était encore heureux dans la
» société, parce qu’il y apportait, comme dans la vie domestique, la mo-
» destie du mérite, le calme et la simplicité de la vertu. »
Tel fut Baurein, nous disent ceux qui l’ont particulièrement connu :
HOMME VERTUEUX, SAVANT MODESTE, TRAVAILLEUR INFATIGABLE; Sa
vie
et ses travaux proclament hautement qu’ils lui ont rendu justice.
Voilà près d’un siècle que Baurein est mort : l’indifférence dont il avait
été enveloppé a graduellement disparu pour faire place à l’intérêt qu’inspi­
raient ses œuvres. Les générations actuelles, au milieu des temps troublés
que nous traversons, n’hésitent pas à regarder en arrière, peut-être pour
chercher dans le passé des instructions qu’elles ne trouveront pas ; mais ces
études, ces recherches sont pleines d’attraits, aussi chaque jour voyons-nous
s’accroître le nombre de nos savants. De même que les ruines de Pompei
sont interrogées avec avidité pour découvrir la vie intime d’un grand peuple
qui a disparu, de même nos campagnes, nos monuments, nos parchemins
sont étudiés avec ardeur pour leur arracher les secrets de notre histoire.
Aussi n’avons-nous pas été surpris du succès de notre édition. La prédic­
tion de M. Latapie s’est réalisée : «
Vous sere\ cité par nos neveux comme le
>s
Pausanias de l’Aquitaine;
» son appel a été entendu, et chacun de nous,
u
en bon patriote, a voulu placer le livre de Baurein dans sa bibliothèque
, »
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