 
          V I I I
        
        
          PRÉFACE
        
        
          Il mourut le 23 Mai 1790 à l’âge de 77 ans (1).
        
        
          Il mourait au début de cette Révolution qui devait modifier si profon
        
        
          dément les principes et les mœurs de ce pays dont il avait essayé de
        
        
          retracer l’antiquité ; il mourait ignoré, et celui-là seul qui s’occupait de lui
        
        
          au moment de sa mort, ne le faisait que pour le frapper d’une critique
        
        
          amère et injuste.
        
        
          Pendant sa vie , Baurein ne fut point à l’abri des attaques. Un des
        
        
          pamphlets les plus violents qui furent dirigés contre lui à l’occasion des
        
        
          
            Variétés Bordeloises,
          
        
        
          est intitulé :
        
        
          
            Variétés Médoquines, pour servir de supplé
          
        
        
          
            ment aux Variétés Bordeloises, par un curé du Médoc
          
        
        
          (2).
        
        
          Ce pamphlet est sous forme de lettres ; elles avaient été primitivement
        
        
          publiées dans le
        
        
          
            Journal de Guienne;
          
        
        
          Baurein s’en émut, et il crut devoir
        
        
          y faire une réponse qu’il inséra à la fin de son quatrième volume. On
        
        
          lira encore avec intérêt cette polémique.
        
        
          L’auteur de
        
        
          
            YHistoire de Bordeaux,
          
        
        
          Dom Devienne, publia aussi contre
        
        
          lui un écrit satirique.
        
        
          Le savant Bénédictin, à la sortie d’une séance de l’Académie à laquelle
        
        
          il avait assisté et où Baurein s’était permis de dire qu’il était regrettable que
        
        
          
            YHistoire de ‘Bordeaux
          
        
        
          ne contînt rien sur les monnaies, et n’ait fait
        
        
          qu’effleurer des matières qu’on aurait dû approfondir, sentit son amour-
        
        
          propre blessé, et, deux jours après, il apportait à l’imprimeur une réponse
        
        
          aussi mordante qu’acrimonieuse. Il l’intitula :
        
        
          
            Lettre de l’auteur de l’Histoire
          
        
        
          
            de Bordeaux à Monsieur l'abbé Baurein, de l’Académie des Inscriptions et Belles-
          
        
        
          
            Lettres de cette ville.
          
        
        
          Les rieurs se mirent peut-être du côté du malin religieux, mais c’était
        
        
          chose grave que de tourner en dérision un corps aussi respectable que l’A
        
        
          cadémie royale, et comme l’imprimé ne portait ni nom d’imprimeur, ni
        
        
          autorisation de la Jurade, la police fut chargée de rechercher les délinquants,
        
        
          et la brochure fut saisie (3).
        
        
          Ces attaques, ces satires, sont tombées dans l’oubli; seul, le livre du
        
        
          savant a survécu, et la postérité a rendu justice à son mérite.
        
        
          Bernadau lui-même, celui qui avait publié contre lui un article injurieux,
        
        
          semblait, quelques années plus tard, être revenu à la vérité ; il insérait dans
        
        
          (1)
        
        
          
            Le vingt-troisièmejour du mois de Mai mil sept cent quatre-vingt-dix, est
          
        
        
          
            décédé, rue du Hd, muni des sacrements et âgé de environ soixante-dix-sept ans,
          
        
        
          
            Jacques Beaürein, prêtre, il a été inhumé le lendemain dans l’église des Feuillants.
          
        
        
          
            Présents au convoy MM. les bénéjiciers.
          
        
        
          
            Signé :
          
        
        
          P
        
        
          a la pra t
        
        
          ,
        
        
          
            vicaire.
          
        
        
          (2)
        
        
          
            Communiqué par M. Messier, bibliothécaire de la Ville.
          
        
        
          (3)
        
        
          
            Communiqué par M. J. Delpit.