1876_I - page 17

PRÉFACE
IX
le
‘Bulletin polymathique
une notice historique, dans laquelle il disait que
Baurein était celui de nos
archéographes qui avait le mieux connu les antiquités
de ‘Bordeaux.
« L’abbé Baurein, ajoutait-il, après avoir sacrifié le fruit de ses veilles à
» ses concitoyens, éprouva toute leur indifférence ; ils lui devaient un autre
» prix. Ce fut un écrivain modeste, laborieux, et vraiment passionné pour
» les recherches archéographiques. Il est, après Vinet, celui qui a le mieux
» connu l’histoire- des antiquités de cette province. »
Dans les manuscrits laissés par Bernadau, et dont M. le vicomte J. de
Gères nous a adressé un extrait littéralement conforme tiré du
Panthéon
littéraire d’Aquitaine
, voici l’appréciation que nous trouvons de Baurein :
« Cet auteur était aussi exact que laborieux. Il joignait les vertus au mé-
» rite. La candeur, le désintéressement, l’honnêteté, la modestie, faisaient
» le fond de son caractère. Il était même d’une simplesse, d’une bonhomie
» qui nuisirent à sa réputation littéraire et le firent supplanter par certaines
» personnes à prétentions de son temps qui n’avaient pour elles que du ma-
» nége, et qui se sont souvent parées du fruit de ses veilles, tout en le ridi-
» culisant.
» Baurein n’était pas moins recommandable, comme prêtre, par une piété
» sincère, l’amour de ses devoirs et la bienfaisance. Un des ouvriers qui tra-
» vaillaient à imprimer son livre ayant éprouvé la perte de son mobilier par
» l’effet d’un incendie, Baurein lui fit don, pour vendre à son profit, d’une
»
Dissertation sur le clocher de Saint-Michel,
à la lecture de laquelle le public
» avait paru s’intéresser dans une séance de l’Académie où il l’avait commu-
» niquée. »
Ce jugement ne paraîtra pas au lecteur dépourvu d’intérêt quand il saura
que Bernadau avait connu Baurein et qu’il avait été un de ses plus violents
détracteurs, tout en le pillant audacieusement dans les ouvrages qu’il a
publiés.
M. Latapie, secrétaire de Montesquieu, avait envoyé sur La Brède une
notice insérée
in extenso
dans les
Variétés Bordelaises ;
sa lettre d’envoi se
terminait ainsi :
« Adieu, cher et respectable Abbé. Dieu vous conserve la vue et la santé ;
» vous serez cité par nos neveux comme le Pausanias de l’Aquitaine, mais
» vous êtes loin d’être aussi heureux que cet ancien ; il peignait la Grèce, et
» vous la terre des Barbares. »
M. Latapie, dans le journal de
Guienne
du
28 mars ij8$,
publiait un ar­
ide critique sur les premiers volumes des
Variétés Bordeloises,
dans lequel il
disait que Baurein était un écrivain aussi exact qu’infatigable ; que s’il était
négligé dans son style, si les mêmes réflexions revenaient trop souvent, ces
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