1876_III - page 429

CONTRÉE DES LANDES
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delois, n’osera nier qu’une partie des eaux des Landes ne se
décharge dans la Garonne, et que l’autre n’eût son cours
vers l’Océan, s’il n’étoit intercepté par le poids et l’étendue
de ces dunes de sable, qui empêchent ces eaux de se jetter
dans la mer.
De là naissent ces inondations qui ont couvert les meilleurs
fonds des Landes, et qui ont métamorphosé en étang une
infinité de métairies et d’excellens fonds. Or, ces dunes qui
interceptent le cours des eaux, et dont les sables sont conti­
nuellement poussés vers le levant par la violence des vents
et des tempêtes, font refouler ces étangs vers l’intérieur des
terres. Dans le cas donc où les eaux de ces étangs viendront
à surmonter ce dos d’âne, il est évident qu’elles inonderont
la partie des Landes qui est vers le levant, et qu’elles la
changeront inévitablement en marais. On ne prétend pas que
la chose soit prête à arriver; mais à en juger par les progrès
que font les sables, il est évident que la chose surviendra tôt
ou tard.
Quand même ces inondations n’arriveroient pas, et qu’au
moyen des canaux qu’on pratiqueroit, ces eaux s’écoulassent
dans la riviere, on n’évitera pas certainement l’avancement
des sables dont il serait question de fixer la mobilité. Les
montagnes de la Teste et de Biscarrosse, couvertes depuis
long-temps de forêts de pins, démontrent que la chose n’est
pas impossible. Nos devanciers, qui vivoient dans des siècles
d’ignorance, en connoissoient néanmoins la pratique. Ne
seroit-il pas surprenant que dans un siecle aussi éclairé que
le nôtre, on ne trouvât pas les moyens de s’opposer aux
progrès des sables en fixant leur mobilité? La chose est plus
intéressante qu’on ne le pense; et pour en démontrer 1im­
portance,
On observera que les sables qui ont couvert l’Eglise de
Soulac, et qui, pour cette raison, fut abandonnée en l’an­
née 1744, l’ont déjà outre-passée, et qu’ils continuent à
1...,419,420,421,422,423,424,425,426,427,428 430,431,432,433,434,435,436,437,438,439,...511
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