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VARIÉTÉS BORDELOISES
étoient nés, et où ils étoient distingués par l’ancienneté de
leur noblesse et par les différentes Seigneuries qu’ils possé
daient dans l’étendue du Pays Bordelois.
La Maison de Bordeaux s’étant éteinte par le décès de
Pierre, Seigneur de Puypaulin, et d’Amanieu, Captai de
Buch, toutes les Seigneuries de cette Maison si puissante
passèrent au pouvoir d’Assalide de Bordeaux, fille de Pierre
et niece d’Amanieu. Cette puissante héritière fut mariée, en
secondes noces, à Pierre de Grely, Comte de Benauges et
Vicomte de Castillon, auquel elle apporta en dot les diffé
rentes Seigneuries qui avoient appartenu à la
Maison de
Bordeaux,
et entr’autres le Captalat de Buch (on peut con
sulter ce qui a été dit à ce sujet au deuxieme Volume du
présent Ouvrage, article de la Seigneurie de Castelnau).
On demandera sans doute d’où viennent ces dénomina
tions de
Captai
et de
Captalat.
Si on consulte le
Glossaire
de
Ducange (au mot
Capitalis'),
cet Auteur si versé dans l’anti
quité, répondra que c’est un nom de dignité,
dignitatis nomen.
Sans doute que, dans le principe, les Boyens qui avoient
formé un peuple distinct et séparé, avoient un Chef ou un
Capitaine chargé de maintenir le bon ordre dans la contrée
de Buch, et d’y commander. Celui-ci pouvoit n’avoir été
d’abord qu’un Officier ou Magistrat électif; mais il n’est pas
sans exemple que des personnes qui ne tenoient leur auto
rité que d’autrui, se la soient insensiblement appropriée, et
qu’ils aient commandé en maîtres et en souverains ceux
mêmes de qui ils la tenoient.
Quoi qu’il en soit, le captalat de Buch n’est maintenant
qu’une Seigneurie ordinaire qui jouit de la haute Justice,
moyenne et basse, où si l’on veut,
mere, mixte et impere,
mots qui dérivent du latin,
merum, mixtum, imperium,
très-
usités dans les anciens titres, mais dont on serait assez em
barrassé d’exprimer ce qu’ils disent de plus que ceux-ci
actuellement en usage,
Justice, haute, moyenne et basse.