DISCOURS PRÉLIMINAIRE
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que les Boyens, s’ils avoient habité dans le principe le Pays
Bordelois, eussent préféré les sables de la mer et les déserts
des landes aux bords agréables de la Garonne ? un pays aride
et sablonneux, qui ne produit que la poix et la résine, et à.
force d’engrais, des seigles et des millets, à une contrée
propre à la culture de la vigne et à la production des vins
exquis ? On ne persuadera rien de pareil à quiconque connoît
l’attachement inné, pour ainsi dire, dans les coeurs des Peu
ples, pour le pays où ils ont pris naissance.
On sait qu’il y a eu dans l’antiquité des émigrations, mais
la nécessité ou la force majeure les a déterminées; jamais
aucun peuple, habitué à une contrée fertile et agréable, ne l’a
abandonnée de son propre mouvement pour chercher à s’éta
blir dans des régions étrangères, au risque d’en être repoussé
et même chassé par des Peuples voisins et naturels du pays.
Pour avancer le contraire dans le cas dont il est question,
il faudrait rapporter des preuves positives, que les Boyens
ont anciennement occupé le Pays Bordelois; jusques-là on
est fondé à soutenir qu’ils n’ont jamais habité d’autre canton
que celui qui est désigné d’une maniéré à ne pouvoir s’y mé
prendre, par la finale d’un des vers de Saint Paulin à Ausonne.
Aut fiiceos màlis describere Boios.
L’Itinéraire
d’Antonin place les Boyens dans le pjvs de
Buch, qu’ils occupent encore à présent. D’ailleurs il est certain
que leur territoire ne s’étendoit pas vers le levant, au-delà
d’un lieu appellé la Croix de
Heins
, qui étoit un des
fines,
ou
confins de leur territoire. Ce lieu de
Heins
est très-connu, et
se retrouve encore sur la route de Bordeaux à la
Teste de Buch.
Pline fait mention de quelques peuples d’Aquitaine, qui,
quoique moins connus que les Boyens dans les fastes de l’an
tiquité, paraissent avoir occupé quelques portions de ce Dio
cese ; de ce nombre sont...... en premier lieu, les
Succasses,
dont plusieurs Savans pensent retrouver des vestiges de leur
T. II.
(Edit. Baur.,
vol. IV.)
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