NOTRE-DAME DE MACAU
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ce sont eux qui ont élevé la plupart des anciens monumens
qui existent dans cette Province?
Mais qu’entend-on lorsqu’on dit que tel édifice a été fait du
temps des Anglois? Veut-on dire qu’ils en ont été les Archi
tectes? On se trompe, il ne falloit pas traverser la mer pour
s’en procurer. Entend-on qu’ils en ont assumé sur eux les
dépenses? C’est comme si dans cinq cens ans d’ici on disoit que
tous les embellissemens pratiqués dans Bordeaux depuis envi
rons quarante ans ont été faits aux dépens de l’Etat. On sait
que celui-ci ne contribue en rien à ces sortes d« dépenses, et
que tout au plus il autorise les Villes à établir des octrois pour
subvenir à ces sortes de dépenses. Mais l’Eglise de Macau
a-t-elle été construite dans le temps de la domination des
Anglois? On la croit plus ancienne, et on a lieu de penser ou
que son existence précédé les ravages des Normands dans ce
pays, ou qu’elle a été construite dès aussitôt qu’ils ont pris
fin. Il paraît par un titre du 9 Août 1479, que cette Eglise
jouissoit anciennement d’un droit de sauveté.
» Suivant un acte du 19 Juin 1536, retenu par Contât,
» ancien Notaire de Bordeaux, les habitans du Bourg, Terre
» Seigneurie, Jurisdiction et Isle de Macau, ayant été impo-
» sés à une somme de soixante-huit francs Bordelois pour
» leur portion de celle de douze mille cinquante livres tour-
» noises, octroyée par les Etats de la Sénéchaussée de Guienne,
» au Roi de Navarre, pour son nouvel avènement en la Ville
» de Bordeaux, comme Gouverneur de Guienne, certains
» habitans du lieu de Macau ayant été trouvés à Bordeaux,
» furent arrêtés et mis en prison à défaut de paiement
» de cette somme, ce qui obligea M. M°
Ogier de Lanta,
»
Docteur ès Droits, Conseiller au Parlement, et Abbé de Sainte-
»
Croix,
de faire un acte à Noble Galiot Mandet, Secrétaire
» du Roi et de la Reine de Navarre, et par eux préposé
» pour faire la recette dudit octroi. Ce Seigneur lui déclare,
» par cet acte, qu’il est très-obéissant serviteur du Roi