SAINTE-MARIE
d
’UCH
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être de faire, la piété des Fideles le faisoit. Mathieu Paris
nous apprend dans son
H istoire (D ie t, de T ré v o u x ,
au mot
Léproserie),
qu’il y a eu dix-neuf mille Léproseries dans la
Chrétienté. Mais quelque multipliés que fussent ces sortes
d’établissemens, il n’en existoit pas par-tout ; et lorsque cette
maladie commençoit à se manifester dans quelque Paroisse
de la campagne, la piété des Fideles y pourvoyoit du mieux
qu’il étoit possible, en procurant un logement séparé à ces
infortunés. L’Eglise secondoit la charité des Paroissiens, en
enjoignant aux Curés d’user de certaines cérémonies ecclé
siastiques, qui, dans ce temps-là, dévoient faire plus d’im
pression sur des gens grossiers que les raisons les plus
puissantes, pour les obliger à se tenir éloignés et séparés des
personnes saines.
On est assez porté dans le siecle où nous vivons, à criti
quer la conduite de ceux qui nous ont précédés, et sur-tout
les anciens usages de l’Eglise. Il y a eu des abus dans tous
les temps ; à la bonne heure qu’on s’élève dans le siecle
présent contre tout ce qui est véritablement abusif, on ne
peut le trouver mauvais ; mais il ne faut pas mettre au rang
des abus ce que l’esprit charitable de l’Eglise a fait pour
remédier aux malheurs des temps, sur-tout lorsqu’elle n’a eu
pour objet que le bien de l’humanité. Elle a pris des moyens
proportionnés aux circonstances et à la façon de penser de
ce temps-là. Chaque siecle a eu la sienne ; et ceux même qui
pensent selon celle du temps où nous vivons, eussent pensé
différemment, s’ils eussent vécu dans quelqu’un des siècles
qui ont précédé.
On demandera, sans doute, quelle étoit l’origine de ces
Gahets. On ne peut donner de réponse plus satisfaisante, au
moins par rapport à ceux qui existoient dans le Pays Borde-
lois et dans la Gascogne, que celle qu’a donnée M. de Marca
(H is t, de B éarn,
liv. x, ch. 16). Cet Auteur consacre tout un
chapitre à discuter cette origine d’une maniéré aussi savante
