VARIÉTÉS BORDELOISES
plusieurs d’entr’eux y avoient fixé leur habitation, d’autres y
exerçoient le commerce; aussi ne faut-il pas être surpris, si,
dans ce temps-là, Bordeaux avoit des édifices brillans, et si
Ausonne et Saint Paulin même se plaisent à l’appeller
inten
tent Burdigalam.
Malgré les divers ravages que cette Ville a éprouvés en tant
de rencontres de la part des Goths, des Sarrasins et des Nor
mands, il a subsisté des restes de son ancienne splendeur
jusqu’à nos jours. Ceux du palais Galien subsistent encore;
on peut voir dans l’édition de Vitruve, par M. Perrault, le
plan, la figure, l’élévation des piliers de Tutele, qui sont
d’autant plus exacts, que l’Auteur se transporta sur les lieux
pour en tirer le dessin avant leur démolition. Ges édifices, à
la vérité, étoient placés hors de l’enceinte primitive de Bor
deaux; mais, quoique l’intérieur de celui-ci ne fût pas d’une
grande étendue, il y existoit des Temples, des Eglises et
autres édifices publics, dont on peut retrouver des restes le
moins qu’on y pense.
N ’y eût-il que ceux qu’on est assuré qui existent dans les
murs de l’enceinte carrée de Bordeaux, ils seroient dignes de
toute l’attention. C’étoit au mnr occidental de cette enceinte
qu’appartenoient tous ces anciens blocs de pierre plus inter-
ressans les uns que les autres, qui furent découverts lors de
la construction du palais Archiépiscopal, et qui fixèrent pen
dant quelque temps l’attention du Public. Ces blocs qui
étoient des débris des édifices de l’ancien Bordeaux, apparte-
noient au mur occidental de sa premiere enceinte. Ils annon-
çoient la beauté et la splendeur des édifices qui y existoient,
et qui avoient été détruits par les incursions des Barbares.
Après la cessation de ces ravages, et lorsque Bordeaux
commença à se repeupler, ces débris, qui étoient à la portée
des habitans, furent employés à la reconstruction des murs de
clôture, et c’est pour cela qu’on y a découvert en tant de
rencontres des morceaux d’antiquité dont Delurbe a eu soin
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