1876_II - page 387

SAINT-PIERRE DE CADAUJAC
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tant d’éloges dans ses vers. Les Savans sont embarrassés pour
assigner son emplacement. Les uns pensent que c’est la
font
d’Audege,
d’autres que c’est celle qui existe vers le
Chapeau-
Rouge,
vis-à-vis la maison
Daurade
; d’autres enfin la placent
dans la rue Poitevine, dans une maison qui y existe, et dans
laquelle on prétend qu’on y voit une cave où est pratiquée
une fontaine construite en marbre. La découverte de cet
ancien aqueduc dissipe tous les doutes; sa direction paroissoit
partir de la place de Saint-André; et en effet il y existoit
anciennement une fontaine qui couloit encore lorsqu on jetta
les.fondemens de l’édifice vulgairement appellé
clocher de Pey-
Berland.
Ce fait est consigné dans l’inscription qu’on lit au
bas de ce clocher.
Tantum certo scito esse profunclam
Fons propè prosiliens quantum tend.
La fontaine dont parle Ausonne, étoit, en quelque sorte,
inépuisable, ou au moins plus que suffisante pour fournir aux
besoins de tout le peuple, quelque multiplié qu’il fût : ses
eaux s’écouloient par douze différens canaux.
Bis Sena per Ostia cursus.
Ces canaux conduisoient les eaux de cette source ou fon­
taine dans les différens quartiers de la Ville, pour qu’elles
fussent à la portée des habitans. Quelques-uns de ces canaux
aboutissoient au bassin ou au port qui, au temps d’Ausonne,
étoit pratiqué dans l’enceinte carrée de Bordeaux, et c’étoit,
selon les apparences, celui qu’on a découvert dans la rue
Sainte-Catherine.
Sans s’étendre davantage sur l’ancien état de cette Ville,
on comprend sans peine qu’il n’est pas gussi indifférent qu’il
a pu paroître, de constater les découvertes qui se font jour­
nellement dans Bordeaux, au moyen des excavations et des
démolitions. Cette Ville avoit été embellie par les Romains;
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