1876_II - page 141

SAINT-SEURIN DU PIAN
Miramunda, et autra aus deitz homes. Actum fuit xxu* die
exitûs ( i ) Septembris, anno Domini
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ccc
°
xxxv
° Philippo
Rege Franciæ régnante, Edduardo régnante in Angliâ, Duce
Aquitaniæ; Petro Archiepiscopo Burdegalensi, Johanne de
Insulâ Milite majore (2). Testes sunt Galhard de Pomareda,
Daudet ; Vigoros Estheve, en Guilhem Seguin Descossan,
(1) Qu’on remarque cette ancienne maniéré de dater les titres, qui étoit
en usage dans le Pays Bordelois. Les personnes qui ne feraient pas atten­
tion à ces mots,
exitûs Septembris,
croiraient, au premier aspect, que cette
chartre serait datée du douzième jour du mois de Septembre ; et cela serait
vrai sans ce mot
exitûs,
qui annonce que ce douzième jour devoit être pris,
non du commencement, mais de la fin de ce mois. On observera à cet
égard que les Notaires de ce temps-là avoient deux maniérés de dater les
actes; l’une, de dater du commencement, et l’autre, de la fin du mois.
Par la premiere, ils observoient le même ordre que nous suivons à présent,
et qui est le plus simple et le plus aisé, et pour lors ils en avertissoient en
mettant ces mots,
introitûs mensis ;
mais lorsqu’ils se servoient du mot
exi­
tûs,
il falloit, dans ce cas, compter depuis la fin du mois en rétrogradant;
ensorte que le douzième jour de la fin de Septembre se trouvoit le dix-neuf,
et non le douzième de ce mois ; et c’est à quoi ne font pas toujours atten­
tion ceux qui entreprennent d’étiqueter les anciennes Chartres. Comme on
n’a en vue que l’utilité publique, on est bien aise d’avoir trouvé cette occa­
sion de faire cette remarque sur notre Diplomatique Gasconne.
(2) On croit devoir en faire une seconde sur le même objet. On datoit
dans ce temps-là les Chartres, non seulement du régné des Rois de France
et des Rois d’Angleterre, comme Ducs de Guienne, mais encore de celui
des Archevêques et des .Maires de Bordeaux. Lorsqu’on passoit un acte dans
le temps que l’Archevêque étoit mort, et qu’on ne l’avoit pas encore rem­
placé, on avoit soin d’insérer dans la date ces mots,
Sede vacante.
C’est prin­
cipalement au moyen des dates de ces anciennes Chartres qu’on est parvenu
à découvrir l’époque à laquelle les Archevêques sont montés sur le Siège de
Bordeaux, et le temps auquel ils ont cessé de l’occuper. On en trouve la
preuve dans l’Ouvrage intitulé
Gallia Christiana.
C’est aussi principalement au moyen de la date de ces Chartres qu’on
peut parvenir à savoir quels ont été les anciens Maires de la Ville de Bor­
deaux, et dans quelles années ils ont occupé cette place. Il paroît par la
chartre dont il est ici question, que
Jean de l’Isle, Chevalier,
étoit Maire de
Bordeaux au mois de Septembre de l’année 1335.
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