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VARIETES liORDELOISES
chartre est datée des calendes de Juillet 1175, et qu’il y est
énoncé qu’un autre Guillaume, prédécesseur de ce premier,
y avoit ci-devant béni un cimetiere pour la sépulture des
Pèlerins, et qu’il avoit outre cela accordé la permission d’y
construire un Hôpital. On prétend encore que cet autre
Guillaume, Archevêque de Bordeaux, touché de l’état de
désolation de cet Hôpital, qui étoit sans habitans et sans
habitations, en concéda le terrein à cet Abbé de l’Isle, avec
permission d’y construire une Eglise
sous l ’invocation de S a in t
L éo n a rd ;
et en effet cette Eglise, qui paroît ancienne, existe
encore à présent, quoique découverte et en très-mauvais
état.
Si l’extrait de cette chartre, qu’on n’a point vue, mais
qu’on rapporte sur la foi d’autrui, est sincere, il faut, pour
en concilier la vérité avec l’histoire, observer que ce Guillaume,
Archevêque de Bordeaux, qui concéda à
A r n a u d , Abbé de
l ’isle,
le terrein dans lequel un de ses prédécesseurs Arche
vêque- avoit béni un cimetiere, étoit Guillaume Ier,
d it le
Templier,
qui fut élu Archevêque de Bordeaux en 1173; or
cela étant, il y auroit lieu de douter de la sincérité de cette
chartre, si c’étoit effectivement un autre Guillaume qui eût
béni ce cimetiere, puisque le premier Archevêque de Bor
deaux qui ait porté ce nom, a été ce
G u illaum e, d it le
Tem plier.
Arguera-t-on pour cela cette chartre de faux? Il faut être
discret à cet égard, dès-lors qu’il est aisé de faire disparaître
ce faux apparent ; il suffit pour cela d’observer que dans ce
temps-là les Archevêques et Evêques ne signoient qu’en
mettant la lettre initiale de leurs noms de baptême, et que
dans le corps de l’acte on ne les désignoit que par cette
même lettre initiale. Il peut être arrivé que ceux qui auront
lu cette chartre ont cru que le
G ,
qu’ils y trouvoient, devoit
être interprété par le mot
G u illa um e ,
au lieu qu’il signifioit
un
Geofroy
ou
Godeffroy,
qui fut.élu Archevêque de Bordeaux
