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PRÉVÔTÉ ROYALE DE BARSAC
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Prévôtés existoient avant qu’il n’y eût des Bailliages. Quoi
qu’il en soit de l’antiquité de la Prévôté de Barsac, il est certain
qu’on trouve des preuves de son existence dès le treizième siecle.
Il paroît, par les rôles Gascons des années 1266, 1267
(t. I, p. 8 ), qu’elle fut conférée à
Jean Ferre,
par le Roi
d’Angleterre. On trouve dans ces mêmes rôles, qu’elle fut
donnée, en divers temps, à divers Seigneurs de distinction,
entr’autres, à
Gaillard de la Lande,
aux
Seigneurs de Undos, à
Bernard d’Escossan,
à
Bernard d’Albret,
à
Henri et Nicolas
Timet.
Ce dernier fut pourvu, dans la suite, de l’Archevêché
d’Yorck. On voit par là que la Prévôté de Barsac devoit être
une Judicature distinguée, puisque des Seigneurs de considé­
ration, et un personnage qui parvint à une place aussi émi­
nente que l’Archevêché d’Yorck, en avoient été successivement
pourvus.
La Jurisdiction de cette Prévôté étoit anciennement d’une
étendue plus considérable qu’elle n’est à présent. On prétend
quelle renfermoit originairement dans son district, presque
tout le pays situé depuis la Ville de Langon jusqu’à la Comté
d’Ornon, et depuis la Garonne jusqu’à la contrée de Buch.
Mais on en a démembré, en divers temps, un grand nombre
de Paroisses, ensorte qu’il n’en reste plus que six; savoir,
Barsac, Preignac, Bommes, Sauternes, Pujols et Seron.
On prétend que cette Prévôté a été aliénée à différentes
reprises : i° En 1537, en faveur de Guilhem du Mus (1 ).....
(1)
Guilhem Mus
ou
du Mus,
surnommé
Motionné
ou
Madone,
étoit un
Boulanger de Bordeaux, tellement à son aise, que le Peuple voyant tout le
bien qu’il avoit amassé, prétendoit qu’il avoit la main de gloire, ou, pour
parler l’ancien langage du pays,
la man degorre.
François Ier, en se retirant
d’Espagne après sa prison, passa à Bordeaux, où il arriva le 9 Avril 1526.
La Ville, pour lui donner une preuve de son attachement, s’imposa elle-
même, et mit une taxe sur ses Habitans les plus à leur aise, pour former
une somme et la présenter au Roi.
Guilhem Mus,
ou
du Mus
fut taxé à la
somme de 50 écus. Ce Particulier n’en fit point à deux, il mit dans son
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