NOTES ET ADDITIONS
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quantité d’anciennes médailles. Ce lieu paroit avoir été détruit,
sans qu’on sache par qui, ni comment.
Il faut pourtant convenir que tout annonce que l’existence
de ce lieu remonte à une assez haute antiquité, pour avoir
précédé les ravages des Normands, et pour avoir éprouvé
la fureur de ces Barbares. L’Histoire nous apprend, ainsi qu’on
l’a déjà prouvé, qu’après avoir saccagé Bordeaux, ils se trans
portèrent dans la Contrée du Médoc, qui éprouva, de leur
part, toutes sortes de ravages et de désolations.
Pour exposer nos conjectures sur ce lieu, car c’est à quoi
on est réduit, puisqu’il n’existe ni titres ni tradition à cet
égard, on seroit porté à croire que toute l’étendue de ce
marais, depuis la riviere de Gironde, jusqu’à la Paroisse de
Saint-Germain d’Esteuil, c’est-à-dire, par l’espace d’environ
une lieue et demie, étoit, dans le principe, une espece de
petite anse naturellement formée par l’élévation de deux
coteaux dont elle est bordée. C’étoit dans cette anse que se
réfugioient les barques et les chaloupes, soit pour se mettre
à l’abri de la tempête ou à couvert des incursions des Pirates,
anciennement très-fréquentes. Le Fort ou Château, qui exis-
toit dans l’Isle de Brion, avoit sans doute été construit pour
la sûreté de la marine de ce temps-là.
D’ailleurs il y a lieu de penser que cette anse s’avançant
dans l’intérieur des terres, les barques et bateaux de ce
temps-là y entroient, soit pour y exercer quelque commerce,
ou pour le chargement des denrées de cette contrée. Mais les
eaux de la riviere ayant cessé d’y entrer, sans doute à cause
de l’élévation de leur ancien lit, celui-ci s’est changé en
marais. Il a été desséché de nos jours, et il ne tardera pas à
rapporter des récoltes capables de dédommager des frais de
ce dessèchement. Or, c’est à l’occasion de celui-ci qu’ont été
découvertes les ruines des anciens édifices qui avoient existé
dans le local ou Isle de Brion. Si on fait attention qu’à peu
de distance de cet ancien local, et dans l’étendue du territoire
